Les efforts diplomatiques se multipliaient jeudi pour le lancement d'un processus politique en Syrie basé sur le communiqué de Genève comme unique alternative à même de mettre un terme à la violence qui ensanglante ce pays et pour encourager la tenue "au plus vite" d'une conférence internationale. Dans cette optique, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Amar Belani, a salué les efforts internationaux visant au lancement d'un processus politique en Syrie privilégiant la recherche d'une solution agréée et globale à travers des négociations sur la base des paramètres du communiqué de Genève du 30 juin 2012. "Nous encourageons instamment toutes les parties prenantes à la crise syrienne, les pays de la région ainsi que l'ensemble de la communauté internationale à soutenir résolument ces efforts devant conduire à une solution politique, seule et unique alternative à même de mettre un terme à la violence aveugle qui ensanglante ce pays et à préserver sa souveraineté, son intégrité territoriale et l'unité de son peuple", a-t-il souligné. Il a d'autre part réitéré "le soutien total de l'Algérie aux efforts de l'émissaire international, Lakhdar Brahimi, dont le succès reste "tributaire d'un soutien conséquent au niveau des membres permanents du conseil de sécurité". M. Brahimi a qualifié de "premier pas très important" le fait que la Russie et les Etats-Unis se sont mis d'accord pour inciter le gouvernement syrien et les rebelles à trouver une solution politique au conflit. "Les déclarations faites à Moscou constituent un premier pas en avant très important. Ce n'est néanmoins qu'un premier pas", a ajouté l'émissaire de l'ONU et de la Ligue arabe sur la Syrie, soulignant qu'"il y a toutes les raisons de penser" que l'entente conclue recevra le soutien des autres membres du Conseil de sécurité de l'ONU. "Il est tout aussi important que la région dans son ensemble se mobilise en faveur d'un soutien à ce processus", a-t-il encore affirmé. La Russie et les Etats-Unis se sont entendus mardi à Moscou pour inciter le gouvernement syrien et les rebelles à trouver une "solution politique" au conflit, et pour encourager l'organisation "au plus vite" d'une conférence internationale sur la Syrie. Cette annonce a été faite après que le secrétaire d'Etat américain, John Kerry, s'eut entretenu pendant plusieurs heures avec le président russe Vladimir Poutine, puis avec le ministre des Affaires étrangères Sergueï Lavrov. Damas salue le rapprochement américano-russe La Syrie "salue le rapprochement américano-russe, et est persuadée de la constance de la position russe basée sur la charte de l'ONU et les règles de la loi internationale", a annoncé jeudi le ministère syrien des Affaires étrangères, soulignant que "la crédibilité de la position des Etats-Unis réside dans le déploiement (d'efforts) sérieux auprès de leurs alliés pour faire cesser les violences et le terrorisme, en prélude au lancement d'un dialogue politique". Le ministère a en outre réitéré que "seul le peuple syrien décidera de son avenir et du système constitutionnel de son pays, sans aucune interférence étrangère, surtout que le gouvernement syrien a avancé vers l'application du programme politique proposé par le président Bachar al-Assad". Mais l'opposition syrienne a estimé mercredi que le départ de M. Al-Assad est une condition préalable à toute solution politique au conflit qui ensanglante la Syrie depuis plus de deux ans. "La coalition nationale salue les efforts internationaux appelant à une solution politique qui réaliserait les aspirations du peuple syrien pour un Etat démocratique, mais celle-ci ne peut commencer qu'avec le départ de Bachar al-Assad et de son régime", selon un communiqué de la coalition de l'opposition. L'opposition insiste sur le fait que le président al-Assad "doit quitter le pouvoir avant tout dialogue en vue d'un règlement politique". Alors que Damas affirme que le sort du chef de l'Etat sera décidé lors de l'élection présidentielle prévue en 2014. Détermination à poursuivre la coordination des efforts internationaux Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, salue la proposition russo-américaine de convoquer une conférence internationale sur la Syrie pour inciter le gouvernement et les rebelles syriens à trouver une "solution politique" au conflit Le SG partage l'évaluation de cette initiative russo-américaine faite par son émissaire spécial pour la Syrie, Lakhdar Brahimi, avait annoncé mercredi son porte-parole, Martin Nesirky devant les journalistes à New York. Par ailleurs, Moscou et Pékin sont "résolus" à poursuivre la coordination des efforts pour résoudre la crise en Syrie "le plus rapidement possible", rapporte le ministère russe des Affaires étrangères. Au terme d'une rencontre à Moscou entre le représentant russe spécial pour les Affaires du Moyen-Orient, le vice-ministre des Affaires étrangères, Mikhaïl Bogdanov, et l'ambassadeur de Chine à Moscou, Li Hui, le porte-parole du ministère russe a indiqué que l'entretien entre les deux parties avait porté sur l'entente russo-américaine sur le règlement de la crise en Syrie.