Annoncé démissionnaire de son poste, l'émissaire de l'ONU et de la Ligue arabe pour la Syrie semble reprendre espoir quant à une solution de la crise syrienne, à la lumière de l'accord entre les Etats-Unis et la Russie pour inciter le régime et les rebelles à trouver un règlement, qu'il a qualifié de “premier pas très important". Démissionnera, démissionnera pas ? La question mérite d'être posée maintenant, au vu de ses déclarations teintées de satisfaction suite à l'accord conclu entre Moscou et Washington pour inciter le régime et les rebelles à trouver une solution au conflit qui ensanglante la Syrie. En effet, le médiateur international pour la Syrie, Lakhdar Brahimi, a salué hier cet événement comme un “premier pas très important". L'ancien chef de la diplomatie algérienne a souligné qu'il s'agissait de “la première information optimiste depuis très longtemps", selon un communiqué de son bureau. “Les déclarations faites à Moscou constituent un premier pas en avant très important. Ce n'est néanmoins qu'un premier pas", a ajouté l'émissaire de l'ONU et de la Ligue arabe, dont un collaborateur a récemment indiqué qu'il “songe(ait)" à démissionner face à l'enlisement du conflit. “Il y a toutes les raisons de penser" que l'entente conclue entre la Russie et les Etats-Unis recevra le soutien des autres membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU, a souligné Lakhdar Brahimi. “Il est tout aussi important que la région dans son ensemble se mobilise en faveur d'un soutien à ce processus", a-t-il souligné. La Russie et les Etats-Unis se sont entendus à Moscou pour inciter le régime syrien et les rebelles à trouver une “solution politique" au conflit, et pour encourager la tenue “au plus vite" d'une conférence internationale sur la Syrie. Cette annonce a été faite après que le secrétaire d'Etat américain John Kerry s'est entretenu pendant plusieurs heures avec le président russe Vladimir Poutine, puis avec le ministre des Affaires étrangères Sergueï Lavrov jusque tard dans la soirée. “Nous pensons que le communiqué de Genève est la voie à suivre pour mettre fin à l'effusion de sang", a déclaré John Kerry. Cet accord, conclu le 30 juin 2012 par les grandes puissances mais jamais appliqué, prévoit une transition en Syrie, sans se prononcer sur le sort du président Bachar Al-Assad. Sergueï Lavrov a de son côté réaffirmé que le départ de M. Al-Assad – réclamé avec insistance par les Occidentaux – ne devait pas être une condition préalable à des pourparlers de paix, tout en insistant sur le fait que Moscou ne l'encourageait pas à rester au pouvoir. Lancé en mars 2011, le mouvement de contestation pacifique contre le régime de Bachar Al-Assad s'est transformé face à la répression en un conflit armé, faisant plus de 70 000 morts et 4,25 millions de déplacés, selon les Nations unies. Plus de 1,4 million de Syriens se sont par ailleurs réfugiés dans les pays voisins. Parallèlement, l'ONU tentait d'obtenir la libération de quatre observateurs philippins de la FNUOD (Force de l'observation du désengagement sur le Golan), capturés mardi par un groupe armé. Sur le terrain, les rebelles ont par ailleurs abattu hier dans la province d'Alep un avion de chasse de l'armée “qui pilonnait un secteur près de l'aéroport militaire de Mennegh", selon l'OSDH (Observatoire syrien des droits de l'homme). Par ailleurs, pour la deuxième journée, la Syrie était quasiment coupée de réseau internet. L'agence officielle Sana, qui a évoqué une panne, a précisé que les liaisons téléphoniques entre les différentes provinces syriennes étaient également interrompues depuis mardi. M T Nom Adresse email