Le partenariat est l'une des pistes à explorer pour redonner à l'industrie sa place dans le tissu économique national, a proposé mardi le président du Forum des chefs d'entreprises (FCE), Réda Hamiani, lors de son intervention au forum du quotidien DK News. M. Hamiani explique qu'il ne faut pas se contenter du partenariat entre le secteur public et privé mais d'élargir cette méthode au partenariat entre les entreprises privées elles-mêmes. Parmi les autres pistes proposées figurent aussi le recours au partenariat entre les entreprises publiques et étrangères. ''Cette formule fonctionne déjà dans le secteur du tourisme et des transports'', a rappelé M. Hamiani qui regrette son peu de succès entre les entreprises nationales. Ces méthodes de partenariat sont susceptibles de redonner un nouveau souffle à la participation de l'industrie dans la formation du PIB et de relancer la croissance qui n'est que de 3,4 % en 2012, dit-il. M. Hamiani voit dans le souci des autorités de tirer profit du ''capital existant'' et de mettre fin à la marginalisation des entreprises publiques non privatisées, un autre pas pour atteindre cet objectif. Le président du FCE a expliqué que ''le souci des autorités est de tout mettre en £uvre pour redonner vie à ces sociétés mises de côté''. Pour ce faire, le gouvernement table sur le financement des entreprises publiques mais sans omettre d'associer le secteur privé national et de faire appel au partenariat étranger. Il rappelle que c'est ce qui est accompli pour les secteurs de la mécanique et du textile. Son accord avec cette politique gouvernementale n'empêche pas Hamiani d'exprimer des réserves et regrette que le gouvernement poursuive son soutien au secteur public sans manifester le même intérêt au privé. "La politique de soutien de l'Etat est plus manifeste vis-à-vis du secteur public, mais elle l'est moins vis-à-vis du privé", a-t-il indiqué. Cette différence de traitement est illustrée par Hamiani par ''le retard'' accusé par la mise à niveau des entreprises privées. ''On va tirer la sonnette d'alarme si l'on remarque qu'il n'y a pas de résultat'' sur le dossier de la PME, a-t-il encore précisé. Hamiani regrette, par ailleurs, que les PME demeurent de taille modeste puisque 90% d'entre elles emploient moins de 10 travailleurs tout en considérant que ce n'est pas avec cet outil que "le développement" du pays pourra être envisagé. Il estime aussi que le climat des affaires n'est pas favorable à la création de grands champions économiques, citant le cas des banques primaires ou encore de la Banque d'Algérie qui "n'encourage pas l'internationalisation de champions" en s'appuyant sur l'exemple des entreprises privées qui n'ont pas pu investir à l'étranger. L'environnement de l'investissement inadapté décrié par Hamiani contribue, selon lui, à faire en sorte que l'appareil productif national soit dans l'incapacité d'offrir du travail et des logements à une population sans cesse croissante. Pour ce qui est de la contribution des zones situées dans le sud du pays au développement de l'économie nationale, M. Hamiani considère que ce v£u est difficile à réaliser. Il en veut pour preuve le fait que ces régions n'abritent pas une population importante, qui est concentrée sur le littoral. Dans ce cas, il y a des problèmes de logistique qui se posent, selon lui, car il faut déplacer de grandes quantités de marchandises du Nord vers le Sud afin d'atteindre les consommateurs. A ceci s'ajoute les difficultés de connexion au réseau électrique et le mauvais état des routes sans oublier le fait que toutes "les procédures se trouvent plus compliquées" au Sud par rapport au Nord, citant des cas d'entrepreneurs qui ont vécu ce genre d'expériences. M. Hamiani s'est dit conscient de la volonté des pouvoirs publics de venir à bout de tous ces problèmes, mais il signale que les capacités des entreprises locales ne leur permettent pas de réaliser de nombreux programmes en peu de temps.