Le sort des sept soldats égyptiens enlevés dans le Nord-Sinaï et la polémique autour des responsabilités de l'insécurité suscitaient encore l'intérêt de l'opinion publique en Egypte au moment où l'armée égyptienne se préparait à une vaste opération militaire pour la libération des otages dans les prochaines heures. Des renforts (police et armée) avec de centaines d'éléments des forces antiterroristes, blindés et avions de reconnaissance à l'appui, arrivaient dans le Nord-Sinaï en prévision d'une vaste opération militaire visant à rétablir la sécurité dans la région alors que l'opposition imputait aux institutions de l'Etat les lenteurs dans la décision politique pour l'assaut militaire. Selon des sources proches du ministère de l'intérieur, les forces postées dans le Sinaï attendent le feu vert pour donner l'assaut. L'endroit où sont séquestrés les otages a été localisé a encore fait savoir la même source indiquant que plus de 30 djihadistes y étaient concentrés. D'autres sources soutiennent que les ravisseurs ont séparé les otages sur plusieurs régions pour pouvoir négocier leurs revendications liées notamment à la libération de plus de 16 éléments extrémistes condamnés pour des affaires de terrorisme dont les attentats de Taba et Charm Echeikh. Entre temps les forces politiques qui exercent de pressions pour le soutien de l'intervention de l'armée et des opérations militaires contre les groupes islamistes retranchés dans le Sinaï imputent la responsabilité de la dégradation de la situation sécuritaire dans cette région au pouvoir politique accusant ce dernier de laxisme avec les groupes terroristes. D'autre part l'organisation des frères musulmans, au pouvoir, et certains courants islamistes alliés s'emploient à retarder l'assaut en privilégiant la négociation avec les ravisseurs pour libérer les otages sans effusion de sang. Selon les frères musulmans l'enlèvement des soldats était commandité par des parties étrangères hostiles qui veulent semer la discorde entre la présidence et l'armée après que cette dernière eut annoncé qu'elle ne se mêlera pas des affaires politiques. Certains milieux redoutent qu'une intervention militaire contre les extrémistes dans le Sinaï ne dégénère en conflit avec les groupes salafistes djihadistes à l'image de ce qui se produit en Tunisie. La mouvance salafiste a vivement critiqué récemment le président Morsi l'accusant de vouloir marginaliser le courant islamiste au profit des frères musulmans et de ne pas appliquer la charia. Les salafistes ont menacé de s'en prendre aux forces de sécurité et à l'armée si ses bases dans le Sinaï étaient attaquées.