Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon, qui effectue une tournée dans la région des Grands-Lacs, a indiqué vendredi que le Rwanda joue un rôle "essentiel" pour garantir la paix dans l'est instable de la République démocratique du Congo (RDC). Onze pays de la région ont signé fin février un accord-cadre visant à ramener la paix dans l'est de la RDCongo, où des groupes armés font régner une violence chronique. Le Rwanda voisin est depuis plusieurs années accusé de déstabiliser cette région riche en ressources minières. Des experts de l'ONU ont affirmé ces derniers mois, malgré ses démentis, que Kigali soutenait directement le Mouvement du 23 mars (M23), une nouvelle rébellion qui combat depuis mai 2012 l'armée de RDCongo dans la province orientale du Nord-Kivu. Cet accord "est la meilleure chance de paix depuis de nombreuses années", a déclaré M. Ban à la presse à Kigali. "J'appelle tous les dirigeants (de la région) à jouer leur rôle (...) le Rwanda est essentiel au succès de l'accord-cadre", a-t-il souligné. Lundi, après plusieurs mois de trêve, des combats avaient repris entre armée de RDC et M23, à une dizaine de km de Goma, capitale du Nord-Kivu, où le secrétaire général a passé plusieurs heures jeudi, après une visite à Kinshasa. Un calme relatif était revenu durant sa visite, les belligérants - qui s'accusent mutuellement d'avoir relancé les hostilités - ayant décidé d'une trêve à cette occasion. Début mai, le M23 a suspendu sa participations aux pourparlers ouverts en décembre à Kampala après la prise par le M23 de Goma dont il a depuis retiré ses troupes. Une brigade d'intervention de l'ONU, dotée d'un mandat "offensif", créée fin mars par le Conseil de sécurité, est attendue dans l'est de la RDC pour y combattre les groupes armés, M23 en tête. Le déploiement de cette brigade, qui renforcera les 17.000 hommes de la Mission locale de l'ONU (Monusco) dont le mandat se limite à la protection des civils, interviendra d'ici "un à deux mois", a indiqué jeudi Ban Ki-moon.