Une ambiance particulière a régné lundi au niveau de l'Etablissement hospitalier Zahra-Benyahia, dans le quartier Point du jour (Oran), où s'est déroulée une campagne de circoncision d'enfants issus de familles défavorisées, co-organisée par la Direction de la santé et des associations versées dans les activités de solidarité. Une ambiance festive a marqué toute la matinée cette structure sanitaire, où les youyous des mères et proches se sont mêlés aux cris et aux pleurs de la quarantaine d'enfants concernés par cette opération, prise en charge par un personnel médical et paramédical qualifiés. Dans la salle d'attente, accompagnés de leurs parents et de membres de leurs familles, les enfants, vêtus de tenues traditionnelles, djellaba blanches sous des burnous noirs brodés de fil d'or, la tête couverte de petits "tarbouche" de couleur rouge ou noir, attendaient leur tour avant de passer au bloc opératoire, où des chirurgiens les prenaient en charge. Certains enfants, insouciants, ont profité de la prestation en couleurs donné par le "clown" Leïla, venue mettre du baume au cœur de ces bouts de choux en cette matinée particulière. Ils ont chanté, dansé et joué avec cette artiste, à la grande satisfaction des parents qui n'arrivaient pas à cacher leur émotion. Après un moment d'angoisse, des parents laissent éclater leur joie, juste après le cri de "douleur" et les pleurs de leur enfant qui s'échappaient du bloc opératoire. La sortie de l'enfant est accompagnée par des cris de joie et des youyous. La formule "Mabrouk Aalik" ou "Bel baraka aalik" était de rigueur. Des parents, rencontrés sur place, se sont félicités de cette initiative de la DSP d'Oran, menée en collaboration avec les associations "Sanabil Errahma", "Holm Tifl" de Gdyel et "Tendre la main" d'Oran. Hassen, agent communal, n'a pas pu contenir son émotion et tendre ses deux mains vers le ciel pour remercier Dieu et les initiateurs de cette campagne qui ont tout pris en charge, y compris les tenues traditionnelles, les douceurs et les boissons servis aux enfants, aux parents et autres convives. "Nous sommes reconnaissants envers tous ceux qui ont contribué à apporter de la joie à nos enfants et à nous aider à supporter les dépenses inhérentes à l'accomplissement de ce rite religieux", a indiqué, la larme à l'oeil Hassen. Hadja Fatima, grand-mère d'un bébé de six mois, n'a pas cessé de pousser des youyous stridents. "C'est ma manière de remercier les organisateurs et de partager ma joie avec toutes les familles présentes", a-t-elle expliqué. Tahar, un autre agent communal, a exprimé sa satisfaction quant aux bonnes conditions dans lesquelles s'est déroulée l'opération. "La présence d'une équipe de chirurgiens, les moyens matériels disponibles et le respect des conditions d'hygiène sont autant de preuves de l'intérêt particulier qu'accordent les pouvoirs publics à la santé de l'enfant", a-t-il estimé. Les autorités sanitaires ont imposé des mesures draconiennes, fixées par l'instruction ministérielle n°5, concernant l'organisation de campagnes de circoncision collectives. Celles-ci sont organisées par les Direction de santé publique (DSP) qui désignent les lieux de déroulement de ces opérations et mobilisent les moyens logistiques adéquats. Au niveau de l'EHS du Point du jour, trois chirurgiens ont été chargés de cette opération aidés par des agents paramédicaux. La présentation du carnet de vaccination de l'enfant est obligatoire, tout comme certaines analyses médicales assurant que l'enfant n'est atteint d'aucune maladie (l'hémophilie par exemple) pouvant représenter un risque pour sa santé. Incontestablement, le rôle des associations caritatives dans ce genre d'opérations de solidarité est à souligner. D'aucuns considèrent que leur apport est inestimable dans la mesure où elles apportent joie et bonheur tout comme elles soulagent des familles nécessiteuses de dépenses coûteuses nécessaires pour de telles occasions. L'association "Tendre la main" a ainsi offert des cadeaux aux enfants, alors que l'association "Sanabil Errahma" leur a fourni les tenues traditionnelles.