La Banque centrale américaine ne va pas abandonner de sitôt son vaste programme de rachat des obligations, mis en place depuis la crise financière de 2008, pour consolider une reprise économique encore fragile et baisser un taux de chômage élevé. A l'issue d'une réunion de deux jours de son comité de politique monétaire, la Réserve fédérale a décidé mercredi de maintenir son plan de rachat d'obligations du Trésor à raison de 85 milliards de dollars mensuellement, qui s'ajoute au rachat d'obligations adossées à des créances hypothécaires, et ce, jusqu'à ce que le taux de chômage tombe à 6,5% alors qu'il s'est établi à 7,6% en mai dernier. Outre cette mesure de soutien à l'économie, appelée assouplissement quantitatif, la Fed maintiendra les taux d'intérêt proches de zéro pour encourager les crédits aux entreprises et aux ménages, alors que la consommation représente 75% du PIB aux Etats-Unis. Cette politique financière accommodante vise à assurer la disponibilité des crédits et à donner davantage de visibilité dans la tendance à moyen et long termes des taux d'intérêt qui restent, ainsi, quasi-nuls depuis cinq ans. Par ailleurs, le Comité de politique monétaire a considéré que les risques qui pèsent sur les perspectives de l'économie et du marché du travail avaient diminué depuis plusieurs mois. Quant à la durée du maintien de ces vastes opérations d'injection de liquidités dans l'économie américaine, le président de la Fed, Ben Bernanke, a souligné, lors de sa conférence de presse, que cette politique n'était en aucune manière prédéterminée et dépendrait des nouvelles données et des perspectives. Mais il a lancé, en même temps, que si la situation économique s'améliorerait nettement, l'institution financière qu'il dirige pourrait commencer à réduire dès cette année le rythme des rachats des obligations avant d'y mettre fin en 2014. Après cette déclaration, les marchés financiers ont marqué un recul anticipant ce resserrement à venir dans la politique monétaire après plusieurs années de l'argent facile. Dans ses prévisions, la Fed s'attend à ce que l'économie américaine connaîtrait une croissance oscillant entre 2,3% et 2,6% en 2013, soit les mêmes prévisions faites en mars dernier. Mais elle est plus optimiste pour le marché de l'emploi, par rapport à ses pronostics de mars dernier, en tablant sur un taux de chômage allant entre 7,2% et 7,3% en 2013, avant de reculer à une fourchette allant entre 5,8% et 6,2% en 2015, alors qu'elle pronostiquait, en mars dernier, un taux entre 7,3% et 7,5% en 2013 pour tomber entre 6% et 6,5% en 2015.