La présidente du Brésil Dilma Rousseff a promis vendredi un "grand pacte" pour l'amélioration des services publics et de faire "beaucoup plus pour lutter contre la corruption", dans une allocution à la nation au lendemain de manifestations historiques. Mme Rousseff a également averti qu'elle ne laisserait pas une "minorité violente entacher un mouvement démocratique et pacifique", en se référant aux pillages et saccages commis jeudi en marge des manifestations qui ont réuni 1,2 million de personnes dans le pays. "Je vais parler avec les chefs des autres pouvoirs pour que nous joignions nos efforts, je vais inviter les gouverneurs, les maires des principales villes, pour former un grand pacte autour de l'amélioration des services publics", a dit la présidente lors de son intervention radio-télévisée. Elle a cité des "transports en commun" de qualité à des tarifs justes", la santé, et l'éducation, en faveur de laquelle elle a réitéré son souhait de consacrer 100% des recettes pétrolières du pays. Un projet paralysé par de forts blocages politiques. La présidente brésilienne a annoncé qu'elle allait "recevoir les leaders des manifestations pacifiques, les représentants des organisations de jeunes, des syndicats, des mouvements de travailleurs, des associations populaires". "Nous avons besoin de leur contributions (...) de leur énergie et créativité, de leur pari sur l'avenir et de leur capacité à remettre en question les erreurs du passé et du présent", a-t-elle souligné. M. Rousseff a condamné avec vigueur "tout forme de violence et de vandalisme". "Je serai intransigeante envers la violence et le désordre", a-t-elle averti, tout en promettant de garantir le droit et la liberté de tous" à manifester. "Le gouvernement et la société ne peuvent accepter qu'une minorité violente et autoritaire détruise le patrimoine public et privé, attaque des temples, incendie des voitures, lance des pierres sur des autobus et tente de semer le chaos dans nos principaux centres urbains", a-t-elle dit. Mme Rousseff a estimé que le Brésil avait besoin d'"oxygéner" son "système politique" en trouvant "des mécanismes pour rendre les institutions plus transparentes, plus résistantes aux déviances, et surtout plus perméables à l'influence de la société". "Nous avons besoin, mais vraiment besoin, de moyens plus efficaces pour combattre la corruption", a poursuivi Mme Rousseff, qui a limogé sept ministres soupçonnés de corruption depuis son arrivée au pouvoir en 2011. Elle a enfin défendu les dépenses engagées pour l'organisation du Mondial-2014, cibles des critiques de nombreux manifestants. "Je veux préciser que l'argent dépensé dans les stades par le gouvernement fédéral (...) sera dûment remboursé par les entreprises et les gouvernements des Etats qui les exploiteront". "Je ne permettrai jamais que les deniers du gouvernement fédéral (...) négligent les secteurs prioritaires comme la santé et l'éducation", a-t-elle assuré. "Nous allons faire une grande coupe du Monde !", a-t-elle lancé.