Un vibrant hommage a été rendu mercredi à Tlemcen aux premiers algériens guillotinés lors de la guerre de libération nationale à l'occasion d'une rencontre organisée par l'Association nationale des condamnés à mort (1954-1962) dans le cadre de la commémoration du 57ème anniversaire de la mort d'Ahmed Zabana et Abdelkader Ferradj, un 19 juin 1956. Devant une assistance composée d'anciens condamnés à mort, de moudjahidine et de jeunes, le président d'association a rappelé que "l'Algérie a payé un lourd tribu pour recouvrer son indépendance devant des forces coloniales ayant utilisé les pires machines de la mort, en l'occurrence la guillotine". Mustapha Boudina a également indiqué que la mission première de l'association est de transmettre aux jeunes générations ce qu'ont enduré leurs ancêtres pendant la guerre de libération et les grands sacrifices consentis par les hommes et les femmes algériens, "notamment le vécu quotidien de ces condamnés qui attendaient leurs exécutions dans les couloirs de la mort et l'atrocité de leurs bourreaux et de cette machine qui tranchaient les têtes". "Vous pouvez être fiers de votre histoire et de vos ancêtres" a-t-il déclaré à l'adresse des jeunes soulignant que "le peuple algérien a été de tout temps un peuple libre et l'Algérie a été depuis la nuit des temps un grand pays". Il a remonté jusqu'à l'ère de Kahina rappelant au passage la période s'étalant de 1530 à 1827 où la flotte algérienne dominait la mer Méditerranée, les résistances populaires menées par l'Emir Abdelkader, Ahmed Bey, le combat militant de l'Emir Khaled et du père du nationalisme algérien Messali Hadj. "Ahmed Zabana, Abdelkader Ferradj, Larbi Ben M'hidi et les nombreux autres chahids constituent des symboles du nationalisme et de l'amour de la patrie et doivent être des exemples à suivre pour la nouvelle génération algérienne qui doit veiller à la construction du pays et à la défense de ses intérêts", a conclu M. Boudina. La rencontre a été marqué par la projection d'un film documentaire réalisée par l'Association nationale des condamnés à mort (1954-1962) sur les chahids guillotinés mettant en exergue leur courage et l'atrocité du bourreau colonial.