Le président de la Réserve fédérale, Ben Bernanke, est venu rappeler au Congrès le danger persistant de la mauvaise gestion de la politique budgétaire et de la dette, tout en réitérant que la Fed continuera à injecter l'argent dans l'économie jusqu'à la consolidation de la croissance et la baisse du chômage. Intervenant mercredi devant la Chambre des représentants, M. Bernanke a ainsi fait comprendre aux élus que l'effort ne doit pas être supporté uniquement par la Fed à travers ses achats massifs d'emprunts d'Etat pour soutenir l'économie, mais que l'institution parlementaire devra aussi agir, de son côté, afin de régler durablement les questions du déficit budgétaire et du relèvement du plafond de la dette qui entravent la croissance. Il a aussi déclaré qu'il prévoyait de diminuer, dans les prochains mois, le rythme de rachats d'actifs qui est actuellement de 85 milliards de dollars par mois, mais en fonction de la croissance économique, de l'inflation et du taux de chômage. Par ailleurs, le patron de la Fed a expliqué que le dispositif de coupes budgétaires automatiques que subissent plusieurs secteurs, depuis mars dernier, pour réduire le déficit budgétaire ainsi que l'épineux problème de la dette constituent encore des risques qui freinent la reprise économique. Il est à rappeler que faute d'accord entre le Congrès et la Maison-Blanche sur la manière de faire baisser durablement le gros déficit budgétaire, un dispositif a été mis en place en mars dernier qui consiste à réduire les dépenses budgétaires jusqu'à septembre prochain, tandis que la question du relèvement du plafond de la dette, dont la décision doit avoir l'aval des parlementaires, est toujours réglée par des mesures provisoires pour éviter un défaut de paiement. Les Etats-Unis ont atteint au début de l'année 2013 le plafond légal de leur dette publique, fixé à 16.394 milliards de dollars, au-delà duquel ils ne peuvent plus emprunter. Pour contourner ce problème, des mesures exceptionnelles ont été mises en place par le Trésor américain mais dont la date-limite d'application ne devrait pas dépasser septembre prochain qui devra voir la relance d'autres laborieuses négociations entre le Congrès et la présidence américaine.