Le Coordonnateur spécial des Nations Unies pour le processus de paix au Moyen-Orient, Robert Serry, a jugé important d'accomplir des progrès tangibles avant la prochaine session de l'Assemblée générale de l'ONU en septembre, en invitant à dessiner un horizon politique crédible en faveur d'une solution à deux Etats. Intervenant mardi devant le Conseil de sécurité pour faire le point de situation dans la région du Moyen-Orient, M. Serry a affirmé que dans un contexte régional marqué par la crise tragique en Syrie et les récents développements en Egypte, le processus de paix au Moyen-Orient devient de plus en plus crucial pour l'avenir de la région. Il a notamment estimé que des progrès dans le processus de paix et une dynamique plus constructive entre les parties auraient des retombées positives sur la région, saluant les efforts diplomatiques intenses menés par le secrétaire d'Etat américain, John Kerry, lequel a annoncé récemment qu'une base était posée pour la reprise des négociations directes entre Israéliens et Palestiniens. Pour M. Serry, ''des choix difficiles devront être faits des deux côtés'', en expliquant la nécessité pour les deux parties d'obtenir un soutien national en faveur des négociations. Tout en reconnaissant le rôle crucial des Etats-Unis, M. Serry a souhaité que toute initiative politique bénéficie d'un soutien régional et international. ''L'Autorité palestinienne doit rester un interlocuteur valable'', a-t-il souligné, en saluant à cet égard les réunions ministérielles du Comité de la Ligue arabe avec M. Kerry et le président Mahmoud Abbas à Amman. ''Concernant les Nations Unies, le Secrétaire général et moi-même allons maintenir notre engagement pour appuyer les efforts visant la reprise de négociations directes'', a-t-il assuré et a relevé le soutien promis par l'Union européenne et par le Quartette. Le Coordonnateur spécial a jugé important d'accomplir des progrès tangibles avant la prochaine session de l'Assemblée générale en septembre, en invitant à dessiner un horizon politique crédible en faveur d'une solution à deux Etats. Selon lui, les négociations doivent s'accompagner d'un engagement sur le terrain, en appelant notamment les parties à prendre des mesures constructives pour favoriser ce processus et à s'abstenir de mesures qui pourraient saper la confiance. Par ailleurs, il a critiqué la poursuite par Israël de l'implantation de nouvelles colonies de peuplement. A ce propos, il a réaffirmé la position très claire des Nations Unies concernant la colonisation, laquelle, a-t-il rappelé, va à l'encontre du droit international et des engagements d'Israël en vertu de la Feuille de route. Présent à cette séance, l' Observateur permanent de l'Etat de Palestine auprès de l'ONU, Riyad Mansour, a salué les efforts entrepris par John Kerry, au niveau international et dans la région, en coordination avec les partenaires arabes et avec le soutien d'autres pays à travers le monde : ''Il y a, devant nous, une occasion de faire de la paix une réalité'', a-t-il affirmé. Les dirigeants palestiniens, a-t-il assuré, sont conscients de l'importance de ce moment et sont également prêts à saisir cette occasion. M. Mansour a ensuite expliqué que la partie palestinienne avait rempli ses obligations et avait agi de bonne foi, malgré les défis graves auxquels elle est confrontée sous l'occupation israélienne, affirmant qu'elle n'a jamais imposé de conditions et a toujours appelé au respect du droit international. L'Observateur permanent a également rappelé que la position du peuple palestinien et de ses dirigeants demeurait en faveur d'une solution de deux Etats basée sur les frontières de 1967 ainsi qu'en faveur d'un règlement de la question des réfugiés sur la base des résolutions pertinentes de l'ONU et d'une solution juste. Bien que les faits soient peu réconfortants, M. Mansour a précisé que les Palestiniens avaient toujours de l'espoir et demeuraient prêts à s'engager sérieusement et de bonne foi dans des négociations directes. Toutefois, a-t-il souligné, il est impératif qu'Israël réaffirme son engagement en faveur de la solution à deux Etats, pas seulement en faisant des déclarations mais aussi dans les faits, ajoutant que si Israël persiste dans son occupation, la communauté internationale doit le tenir pour responsable.