La multiplication des manifestations en Tunisie, "perturbe" la lutte antiterroriste menée par les forces de sécurité dans le pays, a estimé mardi le Premier ministre tunisien Ali Larayedh. "La multiplication des manifestations et des sit-in perturbe les agents des forces de sécurité qui sont obligés d'être dans les rues alors qu'ils devraient participer à des opérations de lutte contre le terrorisme", a déclaré M. Larayedh à l'Assemblée nationale constituante (ANC). Il a souligné que "la lutte contre le terrorisme doit être au-dessus des tiraillements politiques, des intérêts partisans étroits", demandant à "tous les partis (...) de renforcer l'union nationale". Par ailleurs, M. Larayedh a réitéré sa proposition de sortie de crise : achever la rédaction de la Constitution et de la loi électorale avant le 23 octobre et tenir des élections le 17 décembre, alors que ce processus est dans l'impasse depuis des mois. Détracteurs et partisans du pouvoir ont multiplié les manifestations depuis l'assassinat du député Mohamed Brahmi le 25 juillet, l'opposition réclamant la démission du gouvernement dirigé par le parti Ennahda et la dissolution de l'ANC. La coalition d'opposants, allant de l'extrême-gauche au centre-droit organise d'ailleurs un grand rassemblement à partir de 21H00 locales (20H00 GMT) pour aboutir à ses fins et pour marquer les six mois depuis l'assassinat d'un autre opposant, Chokri Belaïd le 6 février. De son côté le chef du parti Ennahda au pouvoir en Tunisie, Rached Ghannouchi, a exclu toute démission du gouvernement sous la pression de la rue.