Les tensions en Syrie et en Libye, pays en proie depuis des mois à des violences internes, poussent les cours du Brent à leur plus haut niveau depuis deux ans et le facteur le plus important est " indiscutablement" la menace d'intervention militaire contre Damas, a estimé un expert international en énergie, Francis Perrin. "Il n'existe aucun doute sur l'origine de (la) forte hausse des cours ces derniers jours, qui sont à nouveau sous haute tension politique et les causes de cette nervosité sur les marchés se trouvent pour l'essentiel au Proche-Orient û Syrie- et en Afrique du Nord (Libye)", a indiqué l'expert français, dans une analyse parue dans la revue Pétrole et Gaz Arabes (PGA). Pour lui, le facteur le plus important est "indiscutablement" la situation en Syrie et la menace d'une action militaire contre le gouvernement syrien. "Les marchés n'aiment pas l'incertitude et il n'y a pas de plus grandes incertitudes que celles qui sont liées à l'usage de la force armée", a expliqué le directeur de la publication Stratégies et Politiques Energétiques, qui édite également PGA. Le "Paradoxe", a-t-il toutefois observé, est que ce pays ne constitue absolument pas un enjeu pétrolier. "Petit producteur de pétrole jusqu'en 2011, la Syrie ne pèse aujourd'hui plus rien sur le marché mondial car l'intensification du conflit, le retrait des firmes occidentales et les sanctions imposées par les Etats-Unis et l'Union européenne notamment auraient réduit la production du brut à 50 000 b/j", a noté M. Perrin. Il a, par ailleurs, estimé que la baisse jugée très importante de la production libyenne a également "mis de l'huile sur le feu". "Résultat de revendications politiques et sociales, notamment de la part de gardes chargés d'assurer la protection des installations et infrastructures pétrolières, cette chute a réduit à certains moments la production pétrolière de ce pays jusqu'à 300.000 barils par jour alors que sa capacité est de 1,4 - 1,5 million de b/j", a relevé M. Perrin. Dans son analyse, l'expert français a pris en référence le prix du Brent de la mer du Nord qui avait dépassé, le 28 août dernier, les 117 dollars par baril, son niveau le plus élevé depuis deux ans. Mardi, il était affiché à plus de 113 $, léger repli expliqué en grande partie par la proposition russe de placer l'arsenal chimique syrien sous contrôle international, éloignant la perspective de frappes contre Damas susceptibles de perturber l'ensemble du Moyen-Orient.