Le bureau du Haut Commissaire de l'ONU aux droits de l'homme, Navi Pillay, a accusé vendredi les autorités du Sri Lanka de mener une campagne de discrédit, "infondée", à son encontre. Un porte-parole de Mme Pillay, Rupert Colville, a expliqué aux médias à Genève que le Haut Commissaire avait été victime d'"abus" de la part des hauts représentants du Sri Lanka lors de sa dernière mission dans ce pays, en août dernier. "Nous considérons qu'il est profondément regrettable que les responsables du gouvernement et que d'autres continuent de mener ce qui semble être une campagne coordonnée de désinformation afin d'essayer de discréditer le Haut Commissaire ou de le détourner" de sa mission, a déclaré M. Colville. Le 31 août, le Haut commissaire a conclu sa mission d'enquête au SriLanka sur les accusations de crimes de guerre pendant la guerre civile qui s'est achevée en mai 2009. Après une semaine sur place, Mme Pillay s'était dite "très inquiète" du fait que le pays "montre des signes qui pointent de plus en plus vers l'autoritarisme", tandis que la presse d'Etat du Sri Lanka l'avait accusée de "parti pris". Vendredi, M. Colville a annoncé que le bureau de Mme Pillay avait envoyé une plainte au gouvernement du Sri Lanka à la suite d'une remarque faite par le ministre de la Défense Gotabaya Rajapaksa. M. Rajapaksa a affirmé que Mme Pillay avait demandé au Sri Lanka de faire retirer de Independence Square dans la capitale Colombo la statue de celui qui fut le premier des Premiers ministres de ce pays. "Cette affirmation est absolument fausse", a critiqué M. Colville. Il a également souligné que lors de sa visite Mme Pillay, une Sud-Africaine d'origine tamoule, avait injustement été accusée d'être utilisée par les rebelles tamouls. Le Sri Lanka résiste à la pression pour une enquête internationale sur les allégations de crimes de guerre pendant le conflit avec les indépendantistes tamouls. Le conflit, qui a duré de 1972 à mai 2009, s'est soldé par la défaite de la guérilla séparatiste tamoule dans cette île à majorité cinghalaise. Il a entraîné la mort de 100.000 personnes, selon des estimations de l'ONU.