Le Kenya ne plaide pas pour un retrait de la Cour pénale internationale (CPI), a déclaré jeudi la ministre kényane des Affaires étrangères, Amina Mohamed. "Qu'est-ce que cela nous donnerait de nous retirer (de la CPI) ? Sérieusement, nous avons fondé cette Cour, elle est à nous", a-t-elle dit à la presse à la veille d'un sommet de l'Union africaine (UA) à Addis Abeba pour discuter de cette question. La ministre a en revanche appelé la CPI à mieux représenter les intérêts africains : "un retrait massif (des pays africains) ne nous amènerait rien, mais une Cour qui servirait nos intérêts, tous nos intérêts ce serait bien pour nous", a déclaré la ministre. Le président kényan Uhuru Kenyatta, ainsi que le vice-président William Ruto sont accusés par la CPI de crimes contre l'humanité pour leur rôle présumé dans les violences post-électorales qui avaient fait quelque 1.100 morts en 2007-2008. Le procès du vice-président Ruto a déjà débuté, celui du président Kenyatta doit s'ouvrir le mois prochain. L'Union africaine qui regroupe 54 membres a accusé la CPI, dont le siège est à La Haye, de se focaliser sur des Africains et l'a appelée à abandonner ses poursuites pour crimes contre l'humanité à l'encontre des dirigeants kényans. Vendredi et samedi, les dirigeants de l'organisation doivent débattre à partir de vendredi d'un éventuel retrait de la CPI. Trente-quatre Etats africains figurent parmi les 122 signataires du traité de Rome fondant le tribunal chargé de juger les crimes contre l'humanité. Les parlementaires kényans ont adopté en septembre une motion appelant au retrait de leur pays de la CPI. L'ancien secrétaire de l'ONU Kofi Annan et le prix Nobel de la paix sud-africain Desmond Tutu ont exhorté les pays africains à ne pas quitter la Cour pénale internationale.