L'universitaire Zoheir Ihadadene a indiqué, lundi à Alger, que la presse algérienne révolutionnaire faisait de la propagande anticoloniale, précisant que celle-ci ne visait pas la France en tant que peuple et civilisation. Lors une conférence organisée par le journal "Echaab" sur "la presse algérienne durant la guerre de libération et la place de la presse écrite publique" à l'occasion de la célébration de la journée nationale de la presse, le Pr. Ihadadene a ajouté que "la presse algérienne de la Révolution de novembre déclamait contre le colonialisme français et ne visait pas la France en tant que peuple et civilisation". Il a indiqué que "cette presse, par déontologie, ne faisait pas l'apologie de l'assassinat mais elle était porteuse du message d'un peuple aspirant à la liberté et à l'indépendance". La presse algérienne faisait de la propagande contre le colonialisme et mettait à nu ses crimes odieux, a-t-il ajouté précisant que le but de la propagande selon la charte de la Soummam de 1956 était d'amplifier les faits et de les expliquer suivant les principes et l'objectif visé. Le Pr. Ihadadene a rappelé par ailleurs les médias créés durant cette période difficile comme la radio "la voix de l'Algérie", L'Agence d'information nationale (APS), les journaux El Moudjahid et la résistance algérienne, saluant les promoteurs de ces médias. L'ancien ministre de la Communication, Mohamed Abbou, a évoqué, pour sa part, l'importance du service public assuré par la presse affirmant qu'il n'était pas le monopole de la presse publique mais que la presse privée se devait aussi d'assumer cette mission et qu'elle en était capable. Il a appelé à cet effet à "un retour aux fondements de la presse en tant que produit intellectuel participant à la conception des valeurs sociales et de l'opinion publique à travers les questions soumises au débat général". Dans une conférence intitulée "perspectives de l'information et de la presse", le diplomate et journaliste Abdeaziz Sbaa a souligné que "la presse algérienne est encore en transition", précisant que le pluralisme médiatique et politique opéré en 1989 "a contraint la presse à se positionner en acteur politique".