Le mécénat et le volontariat ont permis au Comité olympique algérien (COA), qui célèbre son cinquantenaire, de vivre les premières années ayant suivi sa création le 18 octobre 1963, a raconté Mustapha Larfaoui, l'une des figures de proue du mouvement olympique algérien, dimanche à Alger. "En raison de l'absence de moyens, nous avons dû notre salut qu'aux mécénat, volontariat et bénévolat. C'était des premières années difficiles. Avec de la bonne volonté, nous avons réussi à soulever des montagnes. Le drapeau algérien était notre seul souci", s'est souvenu Mustapha Larfaoui lors d'une rencontre sur la naissance du COA, organisée au siège de l'instance olympique à Ben Aknoun. Depuis sa reconnaissance officielle par le Comité international olympique (CIO) le 27 janvier 1964, à l'occasion de la 62e session tenue en marge des 9es jeux Olympiques (JO) d'hiver organisés à Innsbruck (Autriche), le COA s'est assigné plusieurs objectifs dont le développement du secteur sportif, la construction d'infrastructures et la digne représentation des couleurs nationales dans les grandes compétitions mondiales, notamment les traditionnels JO. Evoquant ce dernier rendez-vous, Larfaoui, 81 ans, s'est remémoré la première participation algérienne à ces Jeux, en 1964 à Tokyo, au cours desquels l'Algérie a engagé, faute de temps et de minima, un seul athlète, le gymnaste Mohamed Lazhari en l'occurrence, qui a quitté la France pour représenter son pays d'origine. "Juste après l'indépendance de l'Algérie, les autorités françaises m'ont demandé de faire un choix sur le pays que je voulais représenter. J'étais champion de France et sous contrat, mais je n'ai pas hésité à choisir mon pays d'origine. Les Français m'ont coupé par la suite tous les vivres", a relaté Mohamed Lazhari, 76 ans. "Je suis entré prématurément dans l'histoire. Larfaoui et feu Mohand Amokrane Maouche sont venus jusqu'à Paris pour me remettre mon passeport, le premier qui fut délivré à un sportif algérien. Je n'ai pas assez de mots pour exprimer mes sentiments. A Tokyo, je n'ai pas cessé de donner des entretiens aux médias étrangers pour expliquer, entre autres, où se situait l'Algérie indépendante qui ne sonnait pas encore bien dans les esprits des gens", a ajouté l'ancien gymnaste avec beaucoup de fierté. Et de raconter cette anecdote : "Puisque je représentais un pays, on me consacrait toute une salle rien qu'à moi pour m'entraîner. Voyant tout l'espace que je prenais, des athlètes japonais, dont certains étaient des champions olympiques ou du monde, venaient me supplier pour les laisser s'entraîner à mes côtés. Aucun titre au monde ne peut valoir une participation à des JO, je suis l'homme le plus riche en satisfactions". Si Tokyo-1964 ont été les premiers JO auxquels l'Algérie a participé, Mustapha Larfaoui, ex-président du COA entre 1998 et 2001, a tenu à préciser que les jeux de l'Amitié de 1963 à Dakar, prémices de la naissance des jeux Africains, avaient une saveur particulière puisqu'ils ont permis à l'Algérie indépendante de prendre part pour la première fois à une compétition officielle. Cette rencontre sur la naissance du COA a été marquée par la présence de plusieurs présidents de fédérations sportives ainsi que d'ex-athlètes, à leur tête la championne olympique du 1500 m, Nouria Benida-Merah et le médaillé de bronze en boxe, Mohamed Allalou, à Sydney-2000.