La cinquième édition du Maghreb des Films se tiendra du 20 au 25 novembre à l'Institut du monde arabe (IMA) dans la capitale française et du 27 novembre au 2 décembre au cinéma parisien "La clef", ainsi que dans une quarantaine de salles en régions parisiennes, avec une forte présence du cinéma algérien, a appris lundi l'APS auprès des organisateurs. Cette plongée dans le meilleur du cinéma Maghrébin d'aujourd'hui, de l'Algérie, du Maroc et de la Tunisie, dévoilera ainsi au public près d'une centaine de films, courts-métrages et longs métrages, fictions et documentaires. L'édition de cette année se distinguera par une participation remarquée du 7e art algérien. En effet, le point fort de cette programmation est la soirée d'ouverture à l'IMA, le mercredi 20 novembre avec l'avant-première du nouveau film de l'Algérien Merzak Allouchache, "Les Terrasses" qui était en compétition officielle au Festival de Venise cette année. Dans ce film, le réalisateur donne sa vision impressionniste de la société algérienne, filmée des toits d'Alger. De l'Algérie également, "Les jours d'Avant" de Karim Moussaoui, révélé lors du dernier Festival de Locarno (Suisse), sera programmée. Dans ce film, le réalisateur met en scène, avec élégance, deux adolescents amoureux qui tentent d'inventer leur espace de liberté dans le contexte des durs moments du terrorisme dans les années 1990. Autres perles de cette édition, le documentaire de l'Algérien Damien Ounouri, "Fidai", sur la confession de Mohamed El Hadi Benadouda, qui raconte ses années de combat au sein du Front de libération nationale (FLN) durant la guerre de libération. Dans la section "Cinéma algérien, un souffle nouveau", sera conviée une génération de talentueux cinéastes indépendants, Djamil Beloucif (C'est dans la boite-2013), Lamine Amar Khodja (Demande à ton ombre-2012). Une poignée de courts-métrages, accompagneront ces films, tous aussi annonciateurs, les uns et les autres de futurs réalisateurs qui compterons, parmi lesquels : Amin Sidi-Boumediene, Hassen Ferhani, ou encore Baya Allouache. Du Maroc, trois avant-premières seront présentées. Le film qui a reçu le Grand Prix du Festival de Tanger, "Zéro" de Nour-Eddine Lakhmari (2013), un thriller soft avec un anti héros dans la plus pure tradition du genre ainsi que "C'est eux les chiens" de Hicham Lasri, l'histoire de Majhoul, emprisonné en 1981 pendant des émeutes au Maroc, qui ressort, 30 ans plus tard, en plein "Printemps arabes". Un documentaire primé à Locarno (Suisse) cette année "Dance of Outlaws" de Mohamed El Aboudi, qui dénonce la condition de la femme, à travers le portrait de femme devenue mère suite à un viol a 16 ans, qui rejetée par sa famille, lutte pour la vie, a été également programmé. Le Maghreb de films fêtera également le 20e anniversaire du cinéma amazigh. Une occasion pour découvrir "L'Enfant Cheikh", le nouveau long-métrage de Hamid Bennani. De Tunisie, Coup de chapeau à un jeune cinéaste émergeant, Walid Tayaa, l'auteur de "Boulitik", un court métrage sur trois moments, trois personnages interpellés, bousculés, par la révolution tunisienne en marche ainsi que "Journal d'un citoyen ordinaire". Un film très poétique dans lequel Walid revient sur son enfance et ses parents. A noter également un documentaire-portrait, du même réalisateur, sur Dorra Bouzid, première journaliste femme tunisienne et qui retrace le parcours de cette militante et de ses combats pour son pays, à l'aube de l'indépendance. En clôture à l'IMA, et dans le cadre du 30ème anniversaire de la marche de 1983 pour l'égalité et contre le racisme, Le Maghreb des films a programmé "La Marche" de Nabil Ben Yadir, une comédie dramatique qui réunit Jamel Debbouze et Olivier Gourmet, suivie au cinéma parisien "La Clef" par "Les Marcheurs-chronique des années beurs" de Samia Chala.