Le référendum organisé unilatéralement depuis dimanche par une communauté de la région d'Abyei, revendiquée par le Soudan et le Soudan du Sud, est "illégal" et constitue un danger pour la la paix entre les deux voisins, a averti lundi l'Union africaine (UA). Cet "acte unilatéral est inacceptable et irresponsable", a déclaré la présidente de la Commission de l'UA, Nkosazana Dlamini-Zuma, dans un communiqué, appelant "ceux qui orchestrent cet acte illégal à y mettre un terme immédiat". La communauté Ngok Dinka, population sédentaire d'Abyei et branche du peuple Dinka dont sont issus les principaux responsables sud-soudanais, a unilatéralement lancé dimanche une consultation pour demander aux habitants d'Abyei s'ils préfèrent être rattachés à Khartoum ou Juba. Ce référendum constitue "une menace pour la paix dans le territoire d'Abyei et a le potentiel pour déclencher une escalade sans précédent sur le terrain, qui pourrait affecter négativement le processus de normalisation des relations entre le Soudan et le Soudan du Sud, avec de lourdes conséquences pour la région dans son ensemble", a estimé Mme Dlamini-Zuma. L'Accord de paix global ayant mis fin en 2005 à deux décennies de guerre civile entre le pouvoir de Khartoum et la rébellion sudiste, prévoit que la population d'Abyei soit consultée sur son avenir. Mais ce référendum n'a jamais été organisé, notamment en raison d'un désaccord entre Khartoum et Juba sur la composition du corps électoral. Et la médiation de l'Union africaine (UA) entre les deux pays est pour l'heure infructueuse sur le sujet. Le référendum, prévu pour se terminer mardi, est officiellement ouvert à tous les habitants d'Abyei, mais seuls les Ngok Dinka se rendaient aux urnes, selon des témoins.