Des centaines de Libyens ont manifesté, samedi à Tripoli, et dans d'autres villes de la Libye pour réclamer l'élection d'un nouveau parlement alors que le mandat du Congrès général national (CGN, parlement) doit s'achever le 7 février prochain. "Non à la prolongation", "Nous en avons marre" ou "La batterie du Congrès s'épuise le 7 février", lit-on sur des pancartes brandies par les manifestants sur la Place des martyrs, dans le centre de Tripoli, rapportent les médias. Après plus de 40 ans sous le régime déchu de Maammar El Gueddafi, les premières élections libres ont été organisées le 7 juillet 2012 pour choisir les 200 membres du CGN, la plus haute autorité politique de Libye. Ce Congrès avait pour mission initiale de conduire le pays, en 18 mois, à des élections générales qui devaient intervenir après la rédaction d'une Constitution. Selon ce calendrier fixé par une "déclaration constitutionnelle", sorte de Constitution provisoire rédigée par l'ex-rébellion, le mandat du CGN doit s'achever le 7 février prochain. Mais le CGN a laissé entendre récemment qu'il pourrait prolonger son mandat. Les autorités libyennes n'ont pas fixé encore de date pour l'élection des 60 membres d'une Assemblée constituante qui doit rédiger la Constitution. Les manifestations de samedi répondent à l'appel du "Mouvement du 9-Novembre" lancé à l'initiative de jeunes à Benghazi (est), bastion de la révolte contre l'ancien régime. Il se déclare hostile à la prolongation du mandat du CGN. Une page sur Facebook a été dédiée à ce mouvement qui compte plus de 8.000 fans. Les initiateurs du mouvement ont annulé une manifestation prévue à Benghazi pour éviter, selon eux, d'envenimer la situation dans cette ville en proie à une recrudescence de violences meurtrières. Le mouvement propose notamment l'organisation d'un scrutin pour l'élection à la fois d'une Assemblée constituante et d'un nouveau Congrès qui serait composé d'indépendants. Il estime que le "tiraillement politique et les luttes d'influence entre les courants politiques" au sein du Congrès actuel, l'empêchent de mener à terme la transition vers la démocratie, menacée par le chaos qui règne toujours, deux ans après la chute d'el Gueddafi.