Un accord de paix sera signé lundi à Kampala entre le gouvernement de la République démocratique du Congo (RDC) et les rebelles du M23, selon la médiation ougandaise et Kinshasa. ''L'accord est prêt et nous attendons que tout le monde revienne lundi pour le signer'', avait déclaré le porte-parole du gouvernement ougandais, Ofwono Opondo. "Cet accord devrait régler le sort des combattants du Mouvement du 23 mars, notamment ceux réfugiés en Ouganda, parmi lesquels figure le chef militaire des rebelles, Sultani Makenga", a-t-il ajouté, précisant que "l'accord détaillera comment chaque cas sera traité". Il faut dire que les négociations n'avaient que peu progressé depuis leur ouverture, jusqu'à l'offensive victorieuse de l'armée de RDC qui, fortement appuyée par une brigade d'intervention de l'ONU, a réussi à déloger en une dizaine de jours à peine le M23 de la totalité des positions qu'il occupait depuis 18 mois. Défait, le M23 avait annoncé mardi mettre "un terme" à sa rébellion, lancée en avril 2012 dans le Nord-Kivu (Est dela RDC). Quant au devenir des éléments du M23, le porte-parole du gouvernement avait souligné les différences et les spécificités de chacun de rebelles. "Il y a ceux qui sont sous sanctions de l'ONU et américaines, ceux qui veulent être réintégrés dans l'armée et ceux qui veulent simplement rentrer chez eux". Par ailleurs, le ministre congolais des Affaires étrangères, Raymond Tshibanda N'Tunga Mulongo, qui était de passage à Paris, avait confirmé la signature lundi de l'accord, en promettant l'éradication des nombreux autres groupes qui terrorisent depuis deux décennies les populations de l'est de la RDC et refusent toujours de déposer les armes. "Ces accords sont importants car l'histoire démontre que c'est autour de la table que se fait la paix", a-t-il insisté devant la presse. Quant aux autres groupes armés, leur "sort (...) est déjà scellé (...) Nous avons signé le certificat de décès des groupes dans l'est du pays", avait-il précisé. Kinshasa refuse toute amnistie pour quelque 80 dirigeants du M23 accusés de crimes de guerre ou autres, mais compte en accorder une à tous les rebelles qui prendront l'engagement de ne jamais reprendre les armes contre le gouvernement. Selon le porte-parole du gouvernement, l'Ouganda n'a pas l'intention de remettre les membres du M23 réfugiés sur son territoire à une quelconque instance internationale, ni de les garder prisonniers. En effet, le porte-parole du ministère de la Défense et de l'armée ougandaise, le colonel Paddy Ankunda, avait précisé vendredi que les combattants du M23 réfugiés n'étaient pas prisonniers et que l'Ouganda ne remettrait aucun d'entre eux à Kinshasa avant la signature de l'accord de paix. Selon lui, ceux ne souhaitant pas regagner la RDC après cet accord seront confiés au Haut-Commissariat de l'ONU aux réfugiés (HCR) qui dira s'ils peuvent prétendre à ce statut. Quant au chef du M23 Bertrand Bisimwa, il a, dans une lettre adressée au président ougandais Yoweri Museveni, déclaré que les rebelles réfugiés en Ouganda remettaient leur sort entre ses mains car ils n'avaient pas confiance dans le processus de "démobilisation et réinsertion" en RDC.