L'Union nationale des handicapés algériens (UNHA) a jugé, dimanche à Alger, qu'il était "prioritaire" d'amender la loi de 2002 sur la protection et la promotion des personnes handicapées, pour une réelle prise en charge multiple de cette frange de la population. Pour améliorer la situation des handicapés en Algérie, "la priorité des priorités consiste à revoir la loi 02-09 de 2002 relative à la protection et la promotion des personnes handicapées", a déclaré le président de l'UNHA, Rezzak Mohamed Nabil, au forum du quotidien francophone DK News. "Cette révision doit se faire en fonction des recommandations de la journée parlementaire organisée en mars 2012 à l'Assemblée populaire nationale (APN) sur la promotion du système juridique de le handicapé", a-t-il indiqué. Les participants à cette journée, initiée par la Commission de la santé, des Affaires sociales, du travail et de la formation professionnelle à l'APN, en coordination avec l'UNHA (créé en 2003), avaient demandé la révision de certains articles de la loi 02-09 pour une meilleure prévention des handicaps et une meilleure prise en charge des handicapés. M. Rezzak a rappelé, dans ce sens, que son association avait proposé au président de la Commission parlementaire de procéder à la mise en place d'une cellule qui serait chargée de trouver les mécanismes nécessaires à l'application des recommandations des élus au Parlement. Cette proposition "n'a pas trouvé d'écho", selon lui. Le conférencier a également plaidé pour la révision à la hausse du montant des pensions versées mensuellement par l'Etat aux handicapés. "Depuis 2009, l'Etat verse une petite pension de 4.000 DA par mois aux personnes handicapées à 100% et 3.000 DA aux autres. Elle n'est pas du tout suffisante", a soutenu M. Rezzak qui s'est interrogé sur ce que pourrait couvrir ces montants dans les dépenses de prise en charge quotidienne des besoins spécifiques de leurs bénéficiaires. L'UNHA a également rappelé avoir proposé à la tutelle, le ministère de la Solidarité nationale, de la Famille et de la condition de la Femme, de relever le niveau des pensions pour handicapés "au minimum" à celui du salaire national minimum garanti (SNMG), soit, 18.000 DA, et de les verser "régulièrement", a-t-il dit, regrettant "ne pas avoir reçu de réponse". Cette revendication de l'association, a-t-il nuancé, a été assortie d'une condition suivant laquelle la revalorisation des pensions n'interviendrait qu'une fois le fichier national des personnes handicapés "assaini" et les types des handicaps clairement définis suivant les termes de la convention internationale de protection des droits des handicapés, ratifiée par l'Algérie en décembre 2009. Dimanche matin, la ministre de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Condition de la femme, Souad Bendjaballah, avait annoncé qu'une enquête sur le handicap en Algérie serait lancée à partir de janvier 2014. Cette enquête, qui sera réalisée en douze mois par le centre national d'études et analyses pour la population et le développement (CENEAP), permettra entre autres, d'obtenir des "données statistiques fiables et une évaluation précise, qualitative et quantitative de la situation et des besoins des personnes handicapées. L'UNHA a accueilli avec soulagement l'organisation de ce recensement. L'Algérie compte 1,975 million de handicapés, dont 626.711 multi-handicaps, selon l'association qui cite les statistiques de 2010 du ministère de la Solidarité nationale.