Une série de propositions ont été formulées mercredi à Paris, lors d'une conférence intitulée "Pour un nouveau modèle de partenariat économique entre l'Afrique et la France". Cette conférence intervient en prélude au sommet de l'Elysée pour la paix et la sécurité en Afrique, prévu les 6 et 7 décembre dans la capitale française, pour donner un nouvel élan aux relations économiques entre la France et ses partenaires d'Afrique. Les propositions avancées, au nombre de quinze, ont été compilées dans un rapport rédigé à la demande du ministre de l'Economie et des finances, Pierre Moscovici, par cinq personnalités franco-africaines et françaises dont l'ancien ministre des Affaires étrangères Hubert Védrine qui en a présenté les grandes lignes lors d'une conférence de presse couronnant plusieurs tables-rondes. Ce rapport intitulé " un Partenariat pour l'avenir", a expliqué M. Védrine, a pour objectif de créer une "nouvelle dynamique économique" entre l'Afrique et la France qui s'ancre dans un "changement de perception et d'attitude de la France à l'égard de l'Afrique, des Africains et des afro-africains et s'appuie sur la promotion d'intérêt économiques réciproques". La poursuite et l'amplification de mesures révisant la politique française de visas pour faciliter la circulation des acteurs économiques entre la France et l'Afrique, figure parmi les propositions essentielles retenues dans ce rapport, présenté à la presse. Il y a lieu de citer également la relance de la formation du capital humain, de la coopération universitaire et la recherche et les échanges intellectuels pour les orienter vers le développement. Paris prévoit également d'agir en faveur de l'augmentation des capacités d'intervention de l'Union européenne en faveur de l'Afrique, tout comme elle souhaite faire de la France "un espace d'accueil" favorable aux investissements financiers, industriels, commerciaux et culturels africains. M. Védrine a expliqué aussi que la France propose de créer une fondation publique-privé franco-africaine qui serait "le catalyseur du renouveau" de la relation économique entre la France et l'Afrique. Intervenant dans la matinée à l'ouverture de cette conférence, la ministre française du Commerce extérieur a indiqué qu'il s'agit dans ce contexte de "mettre en avant", la qualité de l'offre française mais aussi sa capacité à "respecter les équilibres des pays où elle veut se déployer, de rechercher des partenariats avec les entreprises locales, et d'opérer des transferts technologiques et de savoir-faire, et contribuer à la formation de la main d'oeuvre africaine". Pour le ministre de l'Economie et des finances, Pierre Moscovici, l'intention de la France et de "retendre le fil de sa relation " avec le continent africain. "Nous voulons mettre nos échanges au niveau de la métamorphose accomplie par le continent africain. C'est l'enjeu du sommet de l'Elysée, qui voit l'Afrique non pas à travers du seul prisme réducteur de la sécurité, mais comme un partenaire à part entière", a-t-il dit. Quelque 600 participants d'une trentaine de pays, ont pris part à cette conférence, dont 560 chefs d'entreprises (280 françaises et autant africaines), des dirigeants d'institutions financières, et de représentants d'organisations régionales africaines. Le rapport "Un Partenariat pour l'avenir" sera présenté pour approbation au sommet de l'Elysée pour la sécurité en Afrique qui se tiendra vendredi avec la participation de plusieurs pays dont l'Algérie, représentée par son Premier ministre, Abdelmalek Sellal à la tête d'une importante délégation. Ce sommet de haut niveau présidé par François Hollande, sera articulé sur trois thèmes principaux, à savoir, "Paix et sécurité en Afrique ", " Le partenariat économique et développement" et "Le changement climatique".