La mission des Nations unies au Soudan du sud (Minuss) a annoncé dimanche qu'elle va envoyer des renforts militaires à Bor et Bentiu, au moment où l'ONU a commencé à évacuer son "personnel non essentiel" de Juba, la capitale du Soudan du Sud. Dans un communiqué, la Minuss indique que ce redéploiement est "une mesure de précaution" pour éviter d'épuiser ses ressources à Juba, où près de 20.000 civils se sont placés sous la protection de l'ONU. Le personnel civil de la base de Bor (à 200 km au nord de Juba) a déjà été transféré vers Juba et la Minuss va "renforcer sa présence militaire" à Bor et Pariang (un millier de km au nord de Juba) "pour continuer à remplir son mandat de protection des civils sud-soudanais", indique le communiqué de l'ONU. De même, des préparatifs sont en cours pour évacuer le personnel non essentiel de la base de l'ONU à Bentiu (à un millier de km au nord de Juba) et y envoyer des renforts militaires. "Nous n'abandonnons pas le Soudan du Sud", a déclaré la représentante spéciale de l'ONU dans le pays Hilde Johnson, cité dans le communiqué. "Nous disons clairement à tous ceux qui nous menacent ou nous attaquent que nous ne nous laisserons pas intimider". Une base de l'ONU avait été attaquée jeudi à Akobo dans l'Etat de Jonglei par des jeunes de l'ethnie Nuer qui ont tué une dizaine de civils de l'ethnie rivale Dinka et deux Casques bleus indiens. Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki Moon a appelé dimanche la fin immédiate des violences au Soudan du Sud, qui mettent en danger, selon lui, l'avenir de ce jeune pays. Depuis le 15 décembre, un conflit armé a éclaté entre les forces de l'ancien vice-président Riek Machar et celles du président sud-soudanais Salva Kiir.