La Mission de l'ONU en République démocratique du Congo (Monusco) a averti lundi que les rebelles rwandais actifs dans l'est du pays, les FDLR, seront "neutralisés" s'ils ne déposent pas les armes. "La Monusco reste disposée à les recevoir et à les démobiliser", a déclaré un haut responsable de la Monusco, mais dans le cas contraire, ces combattants seront "neutralisés" par la Monusco et sa brigade d'intervention chargée de combattre les dizaines de groupes armés locaux et étrangers de l'est congolais. "Notre mandat est clair : ce n'est pas de prendre en considération ce qu'ils disent, c'est de neutraliser les groupes armés. Ils le savent très bien : depuis des années, nous avons démobilisé des milliers" de rebelles rwandais, a expliqué ce responsable. Cette mise au point intervient après des déclarations floues des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), rebelles hutu rwandais traqués par la Monusco et l'armée congolaise dans les provinces du Nord- et du Sud-Kivu. "On a déposé les armes volontairement. (...) Il n'y a aucun combattant des FDLR qui reste avec les armes", avait affirmé dimanche Wilson Irategeka, secrétaire exécutif par intérim du mouvement. Les armes, "on ne les a pas rendues, on les a déposées", avait ajouté le commandant rebelle, "on ne les a pas données à la Monusco", et il n'est pas question de les rendre avant que débutent des "négociations avec Kigali". Mais le Rwanda rejette toute négociation avec les FDLR, arguant que certains de leurs membres ont participé en 1994 au génocide de la minorité tutsie, aujourd'hui au pouvoir au Rwanda. Après la défaite début novembre des rebelles du Mouvement du 23 mars (M23) dans l'Est, Kinshasa et la Monusco avaient annoncé que les FDLR étaient la prochaine cible. Composées aujourd'hui d'un nombre croissant de Congolais, les FDLR sont disséminées dans le centre-est du Nord-Kivu et dans le sud-est du Sud-Kivu, où elles collaborent parfois avec les rebelles burundais des Forces nationales de libération (FNL). Accusées d'atrocités à grande échelle contre des civils, les FDLR, estimées à plus ou moins 1.500 hommes, sont d'abord une menace pour la population locale. Le président rwandais Paul Kagame continue néanmoins de les considérer comme un "danger existentiel".