Le Président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika a adressé lundi un message l'occasion de la célébration de l'anniversaire de la création de l'UGTA et de la nationalisation des hydrocarbures dont voici le texte intégral : "Chères Sœurs, Chers Frères, Dans l'espérance d'un avenir radieux, nous commémorons aujourd'hui alorsque nous ne sommes plus très loin de l'élection présidentielle du 17 avril prochain, et en cette année où notre compagnie nationale Sonatrach a célébré son cinquantenaire, deux dates glorieuses chères à nos cœurs de l'histoire de l'Algérie : le 24 février 1956 date de la création de l'Union Générale des Travailleurs Algériens et le 24 février 1971, jour de la nationalisation des hydrocarbures, et nous en méditons la signification et la portée respectives, la libération de la patrie et la création des conditions de sa reconstruction. Il n'est nul besoin de rappeler le rôle joué par les travailleuses et travailleurs durant le combat que notre peuple a mené pour son affranchissement et sa liberté, puis dans le processus de reconstruction et du salut de la République ainsi que de la préservation de la stabilité et de la sécurité du pays. Nul ne conteste que l'UGTA est une organisation syndicale mature et efficiente ayant à cœur de concrétiser des aspirations sociales et de promouvoir les obligations citoyennes et de défendre la stabilité du pays, il suffit, pour preuve, de considérer son rôle constructif au sein de la Tripartite, cadre de dialogue et de concertation s'il en est, son aptitude à s'adapter à l'évolution du monde du travail caractérisé par la continuelle multiplication des catégories socioprofessionnelles et la densification des spécialités professionnelles, et son rapport au pluralisme syndical. L'hommage mérité que nous rendons, aujourd'hui, aux travailleuses et travailleurs, est aussi bien une glorification des hauts faits des pionniers du mouvement syndical et de ses vaillants fondateurs qu'une reconnaissance du rôle éminent qu'ils assument dans le développement du pays, et de celui des travailleuses et travailleurs fraîchement émoulus, formés et qualifiés, aspirant fortement à concourir à la construction du pays et de son renouveau en y apportant la connaissance et les nouvelles technologies. Nous avons pu, grâce à la totale maîtrise de nos ressources en hydrocarbures, concevoir et mettre en œuvre les politiques que nous nous sommes fixées pour développer ces ressources. Outre les investissements considérables déployés par l'Etat en matière d'équipement, de construction d'infrastructures industrielles, et de formation des compétences et des savoir-faire, nous avons su établir des partenariats fructueux avec des compagnies étrangères, et y adapter, en tant que de besoin, nos textes législatifs, sans rien céder, s'agissant de notre souveraineté nationale sur nos ressources naturelles. Grâce à cela, notre pays compte aujourd'hui à son actif des réalisations d'envergure en matière de découverte de gigantesques réserves en hydrocarbures, de développement et d'exploitation d'importants gisements de gaz et de pétrole, de liquéfaction et de traitement du gaz, de raffinage du pétrole et de mise en place d'un vaste réseau de transport consolidé par des gazoducs transcontinentaux, et ce, parallèlement à la formation et au recrutement de dizaine de milliers de nos jeunes dans ce secteur. A cette occasion, il est de notre devoir à tous de rendre un vibrant hommage aux travailleurs et cadres de notre compagnie nationale, Sonatrach, pour les succès qu'ils comptent à leur actif. Nous exprimons, également, notre reconnaissance et notre gratitude aux pionniers auxquels revient le mérite de sa création et de son édification, ce qui lui a permis de se développer et d'élargir ses activités aux cours des cinquante années écoulées, pour se transformer véritablement en une compagnie pétrolière d'envergure internationale. Qu'elle soit donc félicitée pour son cinquantenaire et pour tous les accomplissements et les acquis que nous lui devons. Je m'incline, également, au nom du peuple algérien, à la mémoire de tous les travailleurs, syndicalistes et agents de sécurité morts en service commandé alors qu'ils assuraient leur devoir de conduite, d'entretien et de protection des installations pétrolières et gazières, comme je m'incline à la mémoire des victimes du terrorisme barbare parmi les travailleurs étrangers assassinés lors de l'attaque du complexe de Tiguentourine. Je prie Allah le Tout-puissant, d'accorder Sa miséricorde au valeureux martyr Mohamed Amine Lahmar, et rends un vibrant hommage aux vaillants officiers et éléments de l'ANP, des services de sécurité et de la Gendarmerie nationale qui se sont héroïquement opposés aux agresseurs et ont mis en échec leur tentative de sabotage visant les installations de ce périmètre gazier éminemment important pour l'Algérie. La majeure partie des recettes financières que notre pays tire de ses ressources pétrolières et gazières a été investie dans la réalisation des plans nationaux de développement successifs. Ces plans ont amélioré l'attractivité de l'économie nationale et permis de réunir les conditions propices à la poursuite du processus de développement qui générera richesse et emplois. De son côté, le secteur agricole a connu nombre de réformes qui ont englobé les modes d'organisation et les types d'exploitation, et bénéficié de crédits en constante augmentation. Des mesures d'encouragement ont été prises au profit des agriculteurs en vue d'accroître, en quantité et en qualité, notre production, d'où les avancées réalisées en matière de sécurité alimentaire, partie intégrante de la sécurité nationale. Le secteur industriel a, quant à lui, fait l'objet d'un intérêt particulier à travers la mise en œuvre d'un programme portant sur la mise à niveau et la modernisation de l'outil de production nationale d'une part et, d'autre part, la garantie des conditions nécessaires à la mise en œuvre d'une politique industrielle dont la finalité est l'augmentation de la part de l'industrie dans le PIB et la diversification des sources de revenus et de richesse. Ces efforts nous ont permis de maintenir un rythme de croissance économique ascendant, L'un des résultats majeurs de ces efforts est l'amélioration des indicateurs macro-économiques qui se traduit, notamment, par l'augmentation du taux de croissance générale hors hydrocarbures, et le fléchissement constant de la courbe de chômage qui a atteint 9,8% à la fin de l'année 2013. Sur un autre plan, l'Etat a accordé une attention particulière à la protection de l'économie nationale à travers le renforcement de son cadre juridique et de ses modes d'organisation, de manière à assurer la transparence des activités économiques. S'agissant du volet social, le programme de travail des autorités publiques a visé l'amélioration des indicateurs de développement humain à travers la prise en charge du droit d'accès à la santé, au logement, à l'éducation, à l'enseignement et à l'eau potable. A cela s'ajoute l'amélioration du pouvoir d'achat du citoyen à travers les augmentations successives des salaires et des pensions de retraite, outre la subvention des produits et biens de large consommation. Le soutien à la production nationale doit se poursuivre afin de permettre la transition graduelle d'une économie basée sur l'importation à une économique diversifiée et compétitive couvrant, quantitativement et qualitativement, les besoins du marché national, renforçant, par la même, ses capacités d'exportation et réduisant la dépendance aux hydrocarbures. L'efficacité des dispositifs destinés à faciliter et encourager les différentes activités économiques doit être constamment améliorée et les opérateurs économiques doivent être, pour leur part, mobilisés autour d'un pacte économique et social de croissance. La promotion du pacte économique et social, adopté en 2006 par la tripartite, Gouvernement-UGTA-Organisations patronales, en un pacte économique et social de croissance, traduit l'engagement de ces partenaires à concrétiser l'accélération du processus des réformes économiques visant des objectifs de développement industriel, d'amélioration du climat des affaires et de promotion de la production nationale. Cette politique de croissance sera soutenue par un meilleur accès au travail, l'amélioration continue du pouvoir d'achat et une plus grande adaptation de notre système de formation aux besoins de l'entreprise. C'est dans une perspective de préservation et de promotion du pouvoir d'achat des travailleurs que l'abrogation de l'article 87 bis de la loi relative aux relations de travail sera abordée dans un cadre de concertation avec les partenaires sociaux en vue de sa stipulation dans la loi de finances pour l'année 2015. La nouvelle approche devra permettre de consolider un salaire minimum garanti et le rattrapage des revenus des travailleurs de basses catégories professionnelles. Elle devra également donner, aux entreprises, davantage de flexibilité pour mieux rétribuer les rendements des travailleurs et les conditions particulières du poste de travail. Il incombe à l'Etat de poursuivre la mise en œuvre des programmes d'encouragement à l'investissements, de promotion de l'emploi et de réduction du chômage, notamment parmi les jeunes diplômés des instituts et des universités, tout en veillant à la formation de la main-d'œuvre en vue d'améliorer ses compétences et d'adapter ses connaissances au progrès technologique et aux besoins du marché du travail. Les exigences du développement, dans un environnement mondial caractérisé par l'ouverture des marchés et une concurrence sans merci entre les produits et les services, impliquent davantage d'efforts pour renforcer les capacités et la compétitivité de l'économie nationale, de sorte que nous puissions faire face au monde à venir, où il n'y aura de place que pour les nations capables d'innover et de maîtriser pleinement la gestion de leurs ressources, et dont l'espace social est apte à opérer une ouverture mesurée sur le monde actuel. Nous devons absolument réhabiliter l'effort et l'excellence sur la base d'un accord bien compris sur les droits et les devoirs incombant à tout un chacun, et nous atteler à faire du travail et de l'effort collectif de meilleur outil du redressement et de la prospérité du pays et de la réalisation du mieux-être pour tous. C'est le lieu, pour moi, de rendre hommage, aux fiertés, aux qualités et vertus dont la femme algérienne a fait preuve durant les années de lutte pour notre libération nationale et dans sa remarquable contribution à l'effort de construction du pays. Je réitère, encore une fois, mes vœux les plus chaleureux et mes meilleurs souhaits à toutes les travailleuses et tous les travailleurs algériens, leur renouvelant toute mon affection et leur exprimant ma conviction qu'en faisant preuve de générosité, d'engagement et d'abnégation, ils feront la force de leur pays, feront entendre haut et fort sa voix et constitueront un bouclier inébranlable sur lequel se briseront toutes les tentatives de lui porter préjudice et de lui nuire, car ils sont, grâce à Dieu, assurément et pour toujours, les vrais bâtisseurs de la gloire de l'Algérie et de son avenir radieux".