La Commission électorale libyenne a annoncé samedi soir les résultats préliminaires de l'élection d'une Assemblée constituante, qui a porté sur seulement 47 des 60 sièges prévus après des violences ayant empêché la tenue du scrutin dans plusieurs régions. Officiellement, les partis politiques n'ont pas participé au scrutin organisé le 20 février et seules les candidatures individuelles étaient acceptées. D'après les résultats préliminaires, des personnalités à tendance libérale l'ont emporté, en particulier à Tripoli et à Benghazi (est), selon des observateurs libyens. Selon la commission, le scrutin n'a pas eu lieu dans 93 bureaux de votes, sur plus de 1.600, essentiellement en raison de violences, et l'insécurité a de nouveau empêché le scrutin mercredi dans les circonscriptions concernées. Outre les 11 sièges non pourvus en raison des violences, deux sièges attribués aux Amazighs n'ont pas été attribués, cette communauté ayant boycotté le scrutin, a précisé la commission électorale. Le sort des 13 sièges non pourvus sera décidé par le Congrès général national (CGN), la plus haute autorité politique du pays, a précisé le président de la Commission, Nouri al-Abbar. L'Assemblée devait compter 60 membres, représentant à égalité les trois régions historiques de la Libye - la Cyrénaïque (est), le Fezzan (sud) et la Tripolitaine (ouest)-, sur le modèle du comité des Soixante qui avait rédigé la première Constitution en 1951, abolie par l'ancien dirigeant Maamar El Gueddafi en 1977. A l'instar de celle de 1951, l'Assemblée constituante devrait siéger à al-Baida, dans l'est du pays. La Constitution doit déterminer la structure du pouvoir, le statut des minorités et la place de la chariaa. Après son adoption par la Constituante, la Loi fondamentale doit être soumise à référendum. Les Libyens ont voté avec un taux de participation estimé à 45% alors même que seuls 1,1 million d'électeurs s'étaient inscrits, soit moins d'un tiers des votants potentiels. Les résultats définitifs devraient être annoncés dans deux semaines, les candidats disposant d'un délai de 12 jours pour contester les résultats.