La greffe rénale effectuée à partir de donneurs apparentés pour les plus chanceux parmi les insuffisants rénaux offre à ces derniers l'espoir d'une vie normale après un long combat contre la maladie et les souffrances induites par les pénibles séances d'hémodialyse. Avant la greffe, les insuffisants rénaux auront vécu pendant des années un véritable enfer parcourant les services de néphrologie et les cliniques d'hémodialyse en quête d'un donneur qui pourrait leur sauver la vie. En dépit des nombreuses tentatives, les besoins des demandeurs en attente d'une greffe rénale ne sont satisfaits, sauf dans de rares cas, que par un donneur parmi les proches. Parmi ces chanceux Abdallah, Youssef et Mounira. Ainsi, Abdallah, insuffisant rénal âgé de 42 ans, a retrouvé espoir "après avoir subi le 30 novembre 2009 une greffe de rein donné par sa sœur cadette. "Mes souffrances auraient pu être abrégées si le prélèvement d'organes sur des personnes décédées était possible", a-t-il dit, regrettant que les mentalités rétrogrades continuent de faire obstacle à cette solution qui peut sauver la vie à des millions de malades. "Quoi que je fasse, je ne remercierai jamais assez ma sœur" a tenu à souligner ce chanceux qui se porte bien et qui a pu s'intégrer dans la société grâce à la profession qu'il exerce (agent de sécurité). Pour sa part, sa sœur se réjouit d'avoir sauvé son frère d'une mort certaine en faisant don de son rein d'autant que cela ne l'empêche pas de vivre normalement avec un seul rein. Youcef, 52 ans, a quant à lui raconté comment il a découvert "par hasard" cette maladie qui a causé la mort de sa mère et dont souffrent également plusieurs membres de sa famille. Youcef a bénéficié d'une greffe de rein donné par sa femme. L'opération s'est déroulée en Jordanie car la législation algérienne interdit le don d'organes de la femme à son époux. Bien que la greffe soit très coûteuse (8000 euros), rester en vie aux côtés de ses enfants "est une chance inestimable", estime Youcef dont le contrôle médical est assuré par le CHU Nafissa Hamoud (ex-Parnet). Mounira est l'une des personnes ayant bénéficié d'une transplantation de rein à l'établissement hospitalier de cardiologie Mohand Maouche (Alger). Cette jeune femme de 33 ans dit qu'elle ne remerciera jamais assez son frère qui en lui donnant un rein, a lui permis de reprendre goût à la vie, fonder un foyer et avoir des enfants. Evoquant sa maladie, Mounira rappelle que son insuffisance rénale est due à des facteurs héréditaires et qu'elle l'avait découverte après avoir fait un pic de tension qui l'avait soumise à l'hémodialyse. Cette fonctionnaire dans une société nationale a déploré le manque de psychologues devant préparer et accompagner les personnes devant subir une transplantation ajoutant qu'elle a pu surmonter toutes les épreuves et s'intégrer dans la société grâce à sa force de caractère. Abdallah, Youcef et Mounira ont enfin émis le souhait de voir la greffe d'organes se pratiquer en Algérie à l'instar des autres actes médicaux.