L'Algérie qui propose des tarifs d'énergie "très bas" sur le marché local, notamment pour les carburants, doit mettre en place une modulation du prix de l'énergie tenant compte de la protection des couches vulnérables, a estimé mardi l'expert pétrolier Chems Eddine Chitour. "Le moment est venu dans ce cadre pour penser à mettre en place une modulation du prix de l'énergie tout en tenant compte de la protection des classes vulnérables", a déclaré le professeur Chitour au cours de la 18ème journée de l'Energie, organisée par le laboratoire de valorisation des énergies fossiles de l'école Polytechnique d'Alger. Le professeur Chitour a précisé que l'augmentation des tarifs de l'énergie doit être adossée à un modèle énergétique flexible, basé sur le recours important aux énergies renouvelables et à l'économie d'énergie. L'Algérie figure parmi les dix premiers pays au monde sur 170 Etats proposant des tarifs très bas pour les carburants en dépit des variations du prix du pétrole, selon le dernier baromètre de l'essence établi par le cabinet GIZ, cité au cours de cette rencontre. Sans surprise, ce sont les pays membres de l'Opep et autres producteurs de pétrole où le prix de l'essence est le moins cher au monde. Le Premier ministre par intérim M. Youcef Yousfi qui a assisté à l'ouverture de cette rencontre a indiqué que "les tarifs bas" de l'électricité fixés par les autorités publiques "est une décision d'ordre politique prise pour favoriser le développement social du pays". Une éventuelle révision à la hausse des tarifs devrait se faire cependant "d'une manière progressive et rationnelle" et "en tenant compte du pouvoir d'achat des citoyens", a-t-il précisé. La facture énergétique de l'Algérie s'alourdit d'année en année. En 2013, la valeur de l'énergie consommé se situe entre 35 et 40 milliards de dollars, un montant appelé à doubler en 2030, prévoit M. Yousfi.