L'acquisition par l'Algérie de 51% du capital de la société Orascom Telecom Algérie SPA (OTA) vient conclure un long et complexe processus de négociations et de consultations avec la société russe VimpelCom ainsi qu'avec des cabinets internationaux de conseil. Dans un communiqué transmis vendredi à l'APS, le Fonds national d'investissement (FNI) a annoncé avoir signé un contrat d'achat d'actions pour l'acquisition d'une participation de 51% dans la société Orascom Telecom Algérie SPA (OTA) pour un montant de 2,6 milliards de dollars. L'accord du vendredi intervient donc "au terme d'un processus long et complexe ayant mobilisé, depuis de nombreux mois, plusieurs cabinets conseils, notamment Shearman & Sterling LLP, qui a apporté tout son savoir-faire dans le montage juridique de l'opération et la rédaction des accords ainsi que FTI Consulting, expert financier impliqué dans la valorisation et la négociation des aspects financiers", souligne ainsi le FNI. Il s'agit du deuxième accord entre les autorités algériennes et VimpelCom, propriétaire d'Orascom Telecom Holding (OTH) actionnaire majoritaire d'OTA, après celui conclu en janvier 2012 et dans lequel la firme russe avait accepté de céder à l'Etat algérien la majorité du capital de l'opérateur téléphonique (Djezzy). En vertu du protocole d'accord de 2012, les deux parties avaient aussi confirmé leurs intentions de poursuivre les discussions en vue d'examiner les modalités d'une éventuelle cession à l'Etat algérien, par OTH d'une participation majoritaire dans le capital de sa filiale OTA. Le processus d'évaluation du premier opérateur de téléphonie mobile en Algérie en termes de nombre d'abonnés a été ensuite lancé et la filiale française du cabinet Shearman & Sterling LLP s'est vue confier par les autorités algériennes cette mission d'évaluation. Mais, en vertu de la clause de confidentialité, aucune annonce sur la valeur de Djezzy n'a été faite auparavant par les deux parties bien que l'ancien propriétaire de Djezzy avait fixé sa valeur à 7,8 milliards de dollars. L'affaire Djezzy a, entre temps, a été porté dans les tribunaux lorsque OTA fut accusé d'avoir commis de 2007 à 2009 des infractions d'une valeur de 189 millions de dollars lors du transfert de capitaux vers l'étranger. Le tribunal de première instance de Sidi M'Hamed avait condamné en mars 2012 OTA, personne morale à une amende de 93 milliards de DA et Tamer Mokhtar Mahdi, son directeur général, à deux (2) ans de prison ferme et à une amende de 6 milliards de DA. Citybank où l'opérateur Orascom Télécom était domicilié a été acquittée. La Banque d'Algérie avait découvert que des infractions avaient été commises par Djezzy lors du transfert de capitaux vers l'étranger au niveau de Citybank. Vimpelcom avait racheté en mars 2011 le groupe italien Wind Telecom qui détenait 51% d'OTH, propriétaire majoritaire d'OTA. L'ancien propriétaire de Djezzy, le groupe OTH de Naguib Sawiris-fils, avait fixé sa valeur à 7,8 milliards de dollars lorsqu'il avait tenté de négocier avec le groupe de téléphonie sud-africain (MTN) la vente de Djezzy. L'Algérie avait alors immédiatement fait prévaloir son droit de préemption et entamé par la suite des négociations pour le rachat de Djezzy, qui comptait 17.574.249 abonnés en 2013. Par ailleurs, le FNI, (ex.BAD- Banque algérienne de développement), qui représente la partie algérienne dans l'actionnariat de l'OTA, est doté d'un capital de 1,5 milliard de dinars. Cet établissement a contribué au financement de plusieurs projets d'investissements publics ou en partenariat notamment celui de l'usine Renault d'Oran, du complexe sidérurgique de Bellara (Jijel) et d'une cimenterie à Relizane.