La formation "Diagonale" a présenté lundi soir à Alger le projet musical "Nights in Tunisia" lors d'un concert où les sonorités traditionnelles maghrébines et orientales ont été revisitées avec les arrangements contemporains de la musique jazz. Composée de neuf musiciens français, algériens et tunisiens, la formation, dirigée par le pianiste Jean-Christophe Cholet, a animé durant près d'une heure et demi un spectacle basé sur des morceaux de musiques du terroir comme le Diwan maghrébin et la musique andalouse, fusionnées à un jazz rythmé et élaboré. Arrangés par le pianiste français ou composées par le violoniste tunisien Jasser Haj Youssef, ces morceaux ont été présentés par une orchestration qui mêle cuivres (trompette, trombone et saxophone), batterie et basse ainsi que des percussions traditionnelles comme le Karkabou typique de rituel mystique du Diwan. Tantôt tirés du répertoire du Stambali (appellation du Diwan du Tunisie), tantôt des "Mouachahate" (poésies arabo-andalouses), ces morceaux étaient interprétés par deux chanteurs dont l'Algérien Mehdi Askeur, membre, par ailleurs, de l'Orchestre national de Barbès. Les parties chantées, parfois peu audibles par une partie du public, ont été rehaussées par l'arrivée sur scène de la chanteuse algérienne Kawter Miziti qui s'est illustrée depuis peu en Algérie en revisitant des standards de musiques andalouses et kabyles. Les musiciens, en particulier le batteur Stéphane Galland et le violoniste, ont, pour leur part, conquis le public grâce à leurs capacités individuelles d'improvisation et ce malgré le caractère très élaboré de la musique, difficile à aborder pour des spectateurs non avertis. Organisé par l'Agence algérienne pour le rayonnement culturel (Aarc), le concert célèbre, deux jours à l'avance, la Journée internationale du jazz, fêtée le 30 avril de chaque année dans le monde. Décrété en 2011 par l'Organisation des Nation unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO), la Journée international du jazz célèbre une musique qui est "un vecteur et expression d'un symbole d'unité et de paix", selon ses initiateurs.