Les Palestiniens commémorent jeudi le 66e anniversaire de la "Nakba", qui intervient dans un contexte difficile marqué par l'échec du processus de paix, en soulignant leur détermination à recouvrer leurs droits spoliés par l'occupant israélien. La "Nakba" désigne la "catastrophe" que fut pour les Palestiniens la création d'Israël en 1948 sur les trois quarts de la Palestine poussant plus de 760.000 Palestiniens, aujourd'hui quelque 4,8 millions avec leurs descendants, à se réfugier dans des pays voisins. La catastrophe de la Nakba fût aussi la destruction entre 1947 et 1949, de plus de 500 villages palestiniens, dont le plus connu est Deir Yassine, avec ses 250 habitants massacrés par les forces militaires israéliennes. "Ils nous ont mis dehors, par les armes, et en une heure nous sommes devenus des réfugiés. Ils nous ont tués, pris notre vie, notre dignité. Nous n'oublierons jamais, nous ne pardonnerons jamais", a affirmé à des médias Yacoub Odeh, un vieux revenu visiter son village Lifta à la sortie d'El-Qods occupée. Selon Alla Aouadh qui dirige le Centre palestinien des statistiques, "le départ forcé des Palestiniens de leur terre était synonyme d'un nettoyage ethnique organisé délibérément par des bandes armés sionistes". Lors de la Nakba, les Israéliens ont mis la main sur 774 villes et villages palestiniens et ont détruit quelque 531 autres villes et villages palestiniens, d'après des statistiques. Les forces israéliennes ont commis durant cette époque 70 carnages lors desquels plus de 15.000 Palestiniens ont été tués. La colonisation et les exactions israéliennes se poursuivent Ce 66e anniversaire de la Nakba intervient alors que les négociations de paix entre Palestiniens et Israéliens ont échoué, faute d'avancées depuis leur lancement. L'Etat hébreux avait suspendu les discussions à la suite de la signature d'un nouvel accord de réconciliation entre l'Organisation de libération de la Palestine (OLP) et le mouvement Hamas. Les tractations et les visites menées ces derniers mois par les secrétaires d'Etat américain John Kerry au Proche-Orient en vue déboucher sur un accord ont toutes étaient vaines en raison notamment de la politique israélienne, que les Palestiniens et la communauté internationale estiment qu'elle sape tous les efforts pour parvenir à la paix. Les Israéliens ont accentué ces derniers mois les activités de colonisation dans les territoires palestiniens occupés. Selon l'ONG israélienne opposée à la colonisation, la Paix Maintenant, les autorités israéliennes ont approuvé la construction de 13.851 logements dans les colonies de Cisjordanie et d'El-Qods-Est occupées tout au long des neuf mois qu'ont duré les négociations de paix. Durant les neuf derniers mois, les autorités israéliennes ont promu des projets de construction portant sur 8.983 logements dont 6.661 dans les colonies de Cisjordanie et le reste dans les quartiers de colonisation d'El-Qods-Est occupée. Les statistiques actuelles affirment qu'Israël occupe plus de 85% de la superficie globale des terres alors que les Palestiniens ne détiennent que 15 %. La réconciliation et l'adhésion aux institutions internationales, la priorité des Palestiniens Face à la poursuite des exactions israéliennes au mépris du droit international, les Palestiniens ont affiché leur détermination à recouvrer leurs droits spoliés par l'occupant israélien. Ils ont réaffirmé leur volonté à mettre fin aux divisions internes. Leurs efforts ont été couronnés par la signature le 23 avril à Ghaza d'un nouvel accord entre l'Organisation de libération de la Palestine (OLP) dirigée par le président Mahmoud Abbas et le Hamas. Reprenant les termes de précédents accords de réconciliation signés depuis trois ans, mais restés lettre morte, ce document prévoit la formation sous cinq semaines d'un gouvernement transitoire de consensus composé de personnalités indépendantes, sans mandat politique. En l'absence de perspectives de paix, les Palestiniens ont également souligné leur détermination à poursuivre les démarches d'adhésion aux institutions internationales. Le président Abbas avait signé, début avril, les demandes d'adhésion de la Palestine à 15 accords et traités internationaux, à commencer par les Conventions de Genève sur la protection des civils, des initiatives qu'il avait consenti à suspendre jusqu'à la fin des pourparlers. Le 2 mai, la Palestine a adhéré à cinq traités des Nations unies sur les droits de l'homme, dont les Conventions de l'ONU contre la torture et sur les droits des enfants. Le statut d'Etat observateur obtenu en novembre 2012 à l'ONU ouvre à la Palestine l'accès à diverses conventions et organisations internationales. "Le temps est venu pour mettre fin à la plus longue colonisation de l'histoire. Il est temps pour les dirigeants israéliens de comprendre qu'il n'y a point de pays pour les Palestiniens en dehors de la Palestine", a souligné le président Abbas dans un discours télévisé diffusé mercredi.