Le rôle des zaouïas dans la préservation de l'Islam algérien, inspiré du rite malékite, et de l'identité nationale a été le thème principal de la rencontre organisée, samedi par la zaouïa de Sidi Sahnoune du village de Djemaa Saharidj, dans la commune de Mekla, à 25 km à l'est de Tizi Ouzou. Lors de cette rencontre qui a regroupé des étudiants et des représentants de plusieurs zaouïas de Tizi Ouzou, mais aussi des autres wilayas dont Sétif, Bordj Bou Arreridj, Mostaganem, Constantine et Alger, ainsi que des enseignants universitaires, Cheikh Smail enseignant à la zaouïa de sidi Sahnoune a rappelé le rôle joué par cette institution religieuse, sous l'occupation française, pour la préservation de l'identité nationale et son implication dans les soulèvement populaires qui ont précédé le déclenchement de la guerre de libération nationale. Cette position a couté à la zaouïa de Sidi Sahnoune, rattachée à la Tariqa Rahmania, l'incendie de sa bibliothèque en 1860, par l'armée française. "De précieux manuscrits ont été détruits par le feu. Ceux qui ont été sauvés ont été remis à Amar Saïd Boulifa, un homme de lettre de la région des Ath Irathen. A la mort de ce dernier on a perdu la trace de ces documents" a déploré Cheikh Smail. En juin 1958, soit environ quatre années après le déclenchement de la guerre de libération nationale le 1er novembre 1954, le cheikh Ahmed El Marouani Estaifi qui était à la tête de la zaouïa de Sidi Sahnoune fut chassé par l'administration coloniale française, qui reprochait à cette zaouïa d'avoir alimenté les maquis de l'Armée de libration nationale (ALN). Cette institution religieuse n'a pu rouvrir ses portes qu'en 1962 à l'indépendance de l'Algérie. De son coté, M. Moussa Smail, enseignant, spécialiste du rite malékite, à l'université des sciences islamiques et économiques d'Alger, a indiqué qu'aujourd'hui, il est important de "réhabiliter" les zaouïas afin de leur permettre de poursuivre leur mission d'enseignement des préceptes de la tolérance et de fraternité véhiculés par l'Islam Algérien, en ciblant particulièrement les jeunes, afin des les protéger "des mauvaises interprétations de la religion, distillées dans la rue par des prêcheurs de tous bords". Selon M. Ait Djoudi Mohand Ouali, secrétaire général de l'association religieuse de la zaouïa de Sidi Sahnoune, cette dernière, fondée entre le Vème et le VI ème siècle de l'Hégire par Sidi Sahnoune Ibn Abdellah El Azhari, originaire de Kairouan (Tunisie), compte actuellement 15 étudiants permanents qui suivent un enseignement religieux et des cours de Langues. Cette zaouïa s'est renforcée par un bloc pédagogique qui a été inauguré samedi en marge de cette journée d'étude. Cette infrastructure, compte 04 classes, une bibliothèque avec salle d'études et une salle informatique destinées aux élèves de village de Djemaa Saharidj, qui pourront y suivre des cours dans les différentes matières enseignées à l'école. Des cours de soutien pour les élèves en classe d'examen et des cours préparatoires y seront aussi dispensés, a indiqué M. Ait Djoudi.