La politique nationale de prévention routière ne doit pas se limiter à des sanctions mais doit être basée sur la prise de conscience des citoyens en y impliquant des spécialistes en sociologie et psychologie pour arriver à réduire le nombre d'accidents de la route, ont estimé mercredi à Alger des associations activant dans le domaine. S'exprimant lors du forum du quotidien "El-Moudjahid", les présidents des associations "El-Baraka" de soutien aux personnes handicapées et "Tariq Essalama", respectivement, Flora Boubergout, et Mohamed Lazouni, ont relevé que "les sanctions n'ont pas réglé le fond du problème des accidents de la route" car il s'agit d' "un phénomène à traiter sur plusieurs niveaux et qui concerne toutes les composantes de la société". Selon les représentants des deux associations, les autorités locales, les institutions de l'Etat, le mouvement associatif et l'ensemble de la société civile, "doivent s'impliquer dans la prévention routière en coordonnant leurs efforts afin de concrétiser leurs plans d'action et d'aboutir à des résultats tangibles en terme de réduction du nombre des accidents de la route, et par conséquent, le nombre des morts et des blessés". Pour Mme Boubergout, "il n'est plus possible de supporter l'hécatombe des routes causé par l'inconscience de certains conducteurs, notamment, de la jeune génération". Elle a, à cet égard, proposé l'introduction de l'éducation routière dans le cursus scolaire car "l'élève d'aujourd'hui est le conducteur de demain". L'oratrice a, aussi, appelé les autorités locales à accorder plus d'égard aux représentants de la société civile, particulièrement, lorsque ces derniers ont des programmes et des plan d'action à réaliser et ce, pour atteindre leurs objectifs sans contraintes ni obstacles. Déplorant le fait que les accidents de la route causent non seulement la mort, mais également l'handicap, Mme Boubergout a brossé un tableau noir sur la prise en charge des personnes en situation d'handicap dont la vie a basculé vers un autre sens, suite à un accident routier et se retrouvent dans une situation de personnes assistées. Pour M. Lazouni, la formation des moniteurs et celle des conducteurs professionnels (chauffeurs routiers, chauffeurs des transports publics et privés) doit se faire dans des centres spécialisés et pas uniquement au niveau des auto-écoles, pour inculquer aux futurs conducteurs que "la conduite ne se résume pas à manipuler un véhicule mais exige l'éveil, la vigilance et un civisme", a-t-il expliqué. Il a, aussi, appelé à la création d'un fonds national de prévention routière financé par les concessionnaires et les assureurs, pour subventionner, entre autres, les campagnes de sensibilisation sur les dangers de la route et atteindre le plus grand nombre de personnes à travers l'ensemble du territoire national. Soixante-cinq (65) personnes ont été tuées et 1658 autres ont été blessées dans 1386 accidents de la circulation survenus durant la première semaine du mois de ramadan à travers le territoire national, a indiqué mardi la Protection civile. Le bilan le plus élevé a été enregistré dans la wilaya de Tébessa, avec 7 personnes tuées et 25 autres blessées qui ont été pris en charge par les secours de la Protection civile avant d'être évacuées vers les structures hospitalières suite à 14 accidents de la route.