«L'Etat doit travailler en collaboration avec la société civile pour lutter contre les accidents de la route», c'est ce qu'a indiqué, hier, le président de l'association «Tarik essalama», Mohammed Lazouni, lors d'une conférence sur la prévention routière organisée au centre de presse du quotidien El Moujahid. M. Lazouni a indiqué qu'il y a un problème de communication entre l'Etat et les citoyens en termes de prévention routière et que les mouvements associatifs doivent jouer le rôle d'intermédiaire entre les deux parties. Le phénomène des accidents de la route à pris des proportions très alarmantes selon M. Lazouni, qui est connu pour son éternel militantisme dans la prévention routière. L'Algérie est classé parmi les premiers pays au monde où il y a un nombre terrifiant d'accidents de la route, avec une moyenne de 4 000 morts par an sans oublier le nombre important de blessés. Le responsable a indiqué que la prévention routière ne doit pas se faire de manière «conjoncturelle», en affirmant que la lutte contre ce phénomène doit être une lutte de tous les jours. M. Lazouni a affirmé que l'Etat est chargé de promouvoir la prévention et la sécurité routière, par l'éducation des citoyens dans ce cadre et par mettre en place les moyens et la volonté de mettre un terme à l'hécatombe routière : «L'Etat doit construire des infrastructures routières dans les normes internationales et déployer tous les moyens nécessaires pour estomper le terrorisme routier.» «Arrêtons de culpabiliser uniquement les conducteurs, il y a plusieurs facteurs qui nous ont menés à cette situation», ajoutera-t-il. M. Lazouni a estimé que durant le Ramadhan le phénomène des accidents de la route est encore plus fréquent et plus dramatique, dû à l'excès de vitesse mais aussi à la somnolence des conducteurs. Sachant que 30 personnes sont mortes dans des accidents de la route depuis le début du mois sacré. Il faut savoir également que plus de 35% des accidents sont dus à la somnolence. La somnolence multiplie par 8 le risque d'un accident de la route selon les spécialistes. Les problèmes du sommeil au volant ou la fatigue sont plus fréquents chez les conducteurs qui effectuent de longs trajets interwilayas, d'où la nécessité, selon M. Lazouni, de mettre deux à trois chauffeurs par bus ou camion pour assurer le relais. Le spécialiste a aussi évoqué la formation des conducteurs qui fait défaut et qui constitue une autre cause des accidents et des dépassements sur nos routes. De son côté, la présidente de l'association «El baraka», Flora Boubergout, dira que le phénomène des accidents de la route est devenu «insupportable» et «inacceptable». Avec 12 morts par jour, c'est une véritable «catastrophe nationale», ajoutera-t-elle avec beaucoup d'émotion. La responsable a appelé à consacrer une matière pour l'éducation routière dans le cursus scolaire afin de sensibiliser les enfants, car «l'enfant d'aujourd'hui est le conducteur de demain». Mme Boubergout a indiqué que durant l'année 2013 il y a eu plus de 4 500 morts dans des accidents de la route, ce chiffre revient chaque année pour nous rappeler la gravité de la situation, dira-t-elle. Sachant que les jeunes sont les plus touchés par ces accidents, plusieurs morts et des milliers de blessés, la plupart de ces blessés souffriront d'un handicap pour le reste de leurs vies. C'est dire l'impact qu'un accident peut avoir sur une personne et son entourage qui souffrira aussi des séquelles de cet accident, et l'impact aussi sur la société qui doit prendre en charge tous ces blessés. Mme Boubergout a appelé les élus des APC à mettre plus d'efforts afin de lutter contre ce phénomène et collaborer avec la société civile dans ce cadre, car le rôle des communes dans cette lutte est primordial dira-t-elle. A. K.