Les efforts diplomatiques se poursuivaient lundi pour mettre fin au bain de sang dans la bande de Ghaza théâtre d'une agression militaire qui a tué plus de 1.800 Palestiniens en 28 jours de bombardements. Ainsi, l'initiative de l'Algérie de convoquer dans les prochains jours, une réunion d'urgence de l'Assemblée générale de l'ONU consacrée à Ghaza, était discutée lors d'une réunion du Comité Palestine du mouvement des Non-alignés ouverte lundi à Téhéran, en présence notamment des ministres des Affaires étrangères de l'Etat de Palestine, du Qatar, du Venezuela, du Bangladesh, du Soudan et de l'Ouganda. D'autres pays membres du NAM étaient représentés à des niveaux inférieurs. La délégation algérienne conduite par le secrétaire général du ministère des Affaires étrangères Abdelhamid Senouci Bereksi, devait expliquer aux 13 membres du comité l'initiative du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, de convoquer dans les prochains jours, une réunion d'urgence de l'Assemblée générale de l'ONU consacrée à Ghaza. Il était aussi question de faire part des démarches diplomatiques déjà engagées au niveau de New York (à l'ONU), en coordination avec la délégation palestinienne et les autres groupes régionaux, pour "concrétiser l'initiative algérienne visant la cessation des hostilités, la prise en charge immédiate de la grave crise humanitaire née de l'agression militaire israélienne contre la population civile palestinienne à Ghaza, et la reprise des négociations de paix". Cette initiative algérienne est de plus en plus soutenue par plusieurs Etats et groupes régionaux. Mercredi, le chef de l'Etat s'est entretenu avec ses homologues d'Egypte et du Qatar, qui leur ont permis d'examiner les voies et moyens d'une action arabe commune "plus intense" en vue d'amener la communauté internationale à obtenir un arrêt urgent de l'agression israélienne à Ghaza. A rappeler que l'Algérie, le premier pays à avoir condamné l'agression israélienne, avant même que les pays arabes et les autres pays ne réagissent, a convoqué une session urgente de l'Assemblée générale de l'ONU pour examiner la "grave" situation dans les territoires palestiniens occupés, en particulier à Ghaza. Le président Bouteflika avait décidé d'une aide financière urgente de 25 millions de dollars au profit de la Palestine, notamment en direction de la population de Ghaza. L'Egypte, pays ayant déjà proposé une initiative refusée par le mouvement palestinien Hamas, a apporté, par la voix de son ministre des Affaires étrangères, Sameh Choukri son soutien "total" à l'initiative algérienne. Dans un entretien téléphonique avec son homologue algérien, Ramtane Lamamra, a réitéré la "disponibilité" de son pays à poursuivre la coordination avec l'Algérie en vue de "mettre fin à l'agression israélienne contre Ghaza". Pour le ministre, "Israël veut vider la Palestine de ses habitants arabes et consacrer le rêve sioniste en assurant sa mainmise totale sur al-Qods". "L'objectif principal d'Israël, à travers cette agression, est de briser la résistance à Ghaza en l'isolant et en fermant toutes les issues afin de pouvoir réaliser le rêve sioniste", a-t-il expliqué. Réactions internationales Le président iranien Hassan Rohani a dénoncé lundi l'"inaction" du Conseil de sécurité de l'ONU pour empêcher le "génocide" commis par Israël dans la bande de Ghaza. Dans un discours à l'ouverture de la réunion d'urgence du comité Palestine du Mouvement des non-alignés (NAM) à Téhéran, M. Rohani a affirmé que "l'agression sauvage" de l'armée israélienne "tueur d'enfants se poursuit avec une politique délibérée pour commettre un génocide en massacrant des civils et en détruisant les infrastructures, les maisons, les centres médicaux, les écoles et les mosquées". Il a dénoncé "l'inaction des instances internationales et en particulier du Conseil de sécurité pour empêcher les crimes contre l'humanité du régime sioniste". Le président iranien a également fustigé la "complicité des Etats-Unis et de certains autres pays membres du Conseil de sécurité" avec Israël, et a appelé à une mobilisation internationale, notamment des pays non-alignés pour "arrêter les crimes de guerre et le génocide commis par le régime sioniste". Les pays représentés à la réunion de Téhéran ont demandé "l'arrêt immédiat et sans condition de l'agression israélienne, un cessez-le-feu sur la base de la proposition égyptienne (...) la fin du blocus de Gaza et l'ouverture de tous les passages à la frontière pour l'envoi d'aide humanitaire", selon le texte de la déclaration finale. Sur le terrain à Ghaza Dix Palestiniens ont été tués dans des raids israéliens lundi à Ghaza, dont cinq à Jabalya (nord), et un enfant à Rafah (sud), selon le chef des services de secours Achraf al-Qoudra. Dimanche soir, au moins sept personnes ont trouvé la mort et 15 autres ont été blessées dans un raid israélien les secours. Plus tôt, au moins sept Palestiniens ont été tués dans un bombardement sur une école de l'ONU qui accueille des réfugiés à Rafah, dans le sud-ouest de la bande de Ghaza, à la frontière avec l'Egypte. Une trentaine de Palestiniens avaient déjà été tués dans des frappes sur des écoles de l'ONU à Beit Hanoun et à Jabalia (nord), suscitant une vive consternation de la communauté internationale. Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a qualifié le bombardement qui a touché une école de l'ONU à Rafah et tué au moins dix Palestiniens de "nouvelle violation flagrante du droit humanitaire international". "C'est un scandale du point de vue moral et un acte criminel", a-t-il affirmé. "Cette folie doit cesser", a encore martelé le secrétaire général dans un communiqué de son porte-parole, en appelant Israël et le Hamas à un cessez-le-feu et à négocier un accord de paix au Caire.