La ministre de l'Education nationale, Nouria Benghebrit a indiqué jeudi à Alger que la déperdition scolaire, durant l'année scolaire 2013-2014, avait touché 1,67% de garçons au cycle primaire et 11,86% au cycle moyen contre 1,43 % chez les filles au primaire et 7,22% au moyen. La ministre qui répondait à une question lors d'une séance plénière présidée par Mohamed Larbi Ould Khelifa, président d'Assemblée populaire nationale (APN), sur les écarts entre filles et garçons dans l'acquisition du savoir, Mme Benghebrit a répondu que ce problème "suscite de nombreuses préoccupations, en dépit du recul du taux de déperdition scolaire chez les garçons depuis 2005". Le taux de déperdition scolaire chez les garçons, durant l'année scolaire 2013-2014, est de 1,67% au cycle primaire contre 1,43% chez les filles, tandis qu'il est de 11,86% au cycle moyen contre 7,22% chez les filles scolarisées, a-t-elle précisé. Le secteur de l'Education nationale avait enregistré un taux de déperdition scolaire de 2,77% chez les garçons au cycle primaire et de 15,44% au cycle moyen. Le taux de scolarisation des garçons est actuellement de 98,92% contre 98,04% pour les filles scolarisées, a souligné la ministre, affirmant qu'"en dépit des progrès enregistrés en matière de scolarisation des filles, nous n'avons pas réussi, jusqu'a présent, à atteindre un taux de 100% de scolarisation des filles âgées de 6 ans dans certaines régions isolées, pour des raisons sociales, culturelles ou économiques". Il faut traiter les chiffres sur les écarts entre les deux sexes dans le domaine de l'enseignement de manière relative, car les filles "ne sont pas plus nombreuses que les garçons dans les cycles obligatoires mais elles sont moins touchées par la déperdition scolaire, a-t-elle dit. "Le plus juste est de dire que l'avancement des filles dans leur scolarité fait la différence au niveau du cycle secondaire, non pas que leur nombre soit supérieur à celui des garçons, mais la principale raison demeure la déperdition scolaire qui touche les garçons aux cycles primaire et moyen", a estimé Mme Benghebrit. La ministre a expliqué à cette occasion les raisons qui font que les garçons fuient l'école et les filles réussissent aux examens officiels citant à titre d'exemple la discipline dont font preuve les filles qui assistent beaucoup plus que les garçons aux cours. La première responsable du secteur de l'éducation a estimé que la réussite "constitue pour les filles le seul moyen de s'affirmer au plan social" soulignant que ces dernières passent beaucoup plus de temps à la maison et sont par conséquent plus disponibles pour apprendre les leçons et faire leurs devoirs. Aussi, le secteur de l'Education médite sur les solutions qui sont à même d'inciter les garçons à prendre leurs études au sérieux, a-t-elle dit, soulignant la nécessité d'accorder une plus grande importance à la formation des enseignants et des inspecteurs notamment dans le cycle obligatoire. Mme Benghebrit a affirmé dans ce cadre que le secteur de l'Education mettra également l'accent sur la recherche scientifique à travers la révision des statuts de l'Institut national de recherches en Education, du mode d'évaluation des élèves, de la nature des examens nationaux et du système d'orientation en revalorisant le travail des conseillers à l'orientation. La ministre a enfin appelé les parents d'élèves à "être plus attentifs et plus à l'écoute de leurs enfants en particulier durant la période d'adolescence et à s'organiser en comités pour réfléchir aux possibilités de création d'espaces où leurs enfants peuvent se rencontrer et étudier".