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Soutien croissant en Europe à la reconnaissance de l'Etat palestinien
Publié dans Algérie Presse Service le 18 - 12 - 2014

La reconnaissance de l'Etat palestinien reste plus que jamais à l'ordre du jour. Mercredi, c'est le Parlement européen qui a apporté son soutien de "principe" à cette idée, emboîtant le pas à ses homologues français, britannique, espagnol et irlandais qui ont fait de même ces dernières semaines.
En plus de son soutien à la reconnaissance de la Palestine, le Parlement européen a, au cours d'une réunion à Strasbourg, affiché son appui à "la solution fondée sur deux Etats", selon la résolution adoptée par 498 voix contre 88.
Elaboré par cinq groupes politiques du Parlement au terme de difficiles négociations, ce texte n'a pas de valeur contraignante et n'appelle pas les membres de l'Union européenne (UE) à reconnaître cet Etat à leur tour. De plus, la reconnaissance doit, selon le Parlement européen, "aller de pair avec le processus de paix", israélo-palestinien dans l'impasse.
Les socialistes, les Verts et la gauche radicale souhaitaient appeler les Etats membres à reconnaître l'Etat palestinien, mais le PPE (droite), principale formation politique du Parlement, veut lier cette perspective à une relance des pourparlers de paix.
Pour le président du groupe PPE, Manfred Weber, "Il n'y a pas de reconnaissance immédiate sans condition". Son homologue socialiste Gianni Pittella a salué de son côté une "victoire de l'ensemble du Parlement, puisque c'est la victoire de la paix".
Les eurodéputés, favorables "sans réserve à la solution des deux Etats, sur la base des frontières de 1967", ont par ailleurs mis en garde mercredi "contre les risques d'une nouvelle escalade de la violence impliquant des lieux saints, qui pourrait transformer le conflit israélo-palestinien en un conflit religieux".
Ils ont appelé l'UE à adopter "une position commune" et à "devenir un véritable acteur et un médiateur dans le processus de paix au Proche-Orient".
C'"est une chose très importante"
Parmi les premières réactions suite à la décision du Parlement européen celle de Leïla Shahid, déléguée de la Palestine auprès de l'UE qui se "félicite qu'une grande majorité des deux tiers soutienne la reconnaissance d'un Etat de Palestine".
"Ce compromis reconnaît l'Etat de Palestine dans ses frontières de 1967, et El-Qods comme capitale, et dit qu'il faudra qu'il fasse avancer le processus de paix et la négociation. C'est exactement ce que nous souhaitons", a-t-elle dit.
"Nous pensons que cette décision (après celle de la Grande-Bretagne, de la France, du Portugal et du Luxembourg, où les parlements respectifs ont voté la reconnaissance - parce que maintenant il faut que les Etats entérinent les recommandations des Parlements) est une chose très importante", s'est encore félicitée Mme Shahid.
Dans une déclaration à France 24 juste après le vote du Parlement européen, cette même responsable estime qu'"il y a une dynamique qui se met en place. Elle est très significative car elle vient d'une prise de conscience que la situation au Proche-Orient, avec toutes les tragédies qui arrivent tous les jours en Irak, en Syrie, avec les assassinats, exige une dynamique de construction de paix".
Pour Leila Shahid, la reconnaissance officielle de la Palestine "c'est pour protéger le territoire que Benjamin Netanyahu (Premier ministre israélien) est en train de coloniser tous les jours de plus en plus".
A ce jour, 135 pays reconnaissent déjà l'Etat de Palestine. Le 13 octobre 2014, le parlement britannique s'est prononcé pour la reconnaissance de la Palestine par le Royaume-Uni. Le 30 octobre, la Suède a reconnu officiellement cet Etat devenant le premier pays occidental et membre de l'UE à le faire.
Projet de résolution à l'ONU
Parallèlement à l'offensive pour la reconnaissance de l'Etat palestinien, les Palestiniens poursuivent leur démarche à l'ONU en soumettant mercredi au Conseil de sécurité un projet de résolution suggérant d'aboutir à un accord de paix avec Israël d'ici un an.
Le texte, présenté par la Jordanie, "affirme l'urgence de parvenir à une paix globale, juste et durable" dans un délai de douze mois après l'adoption de la résolution.
Le modèle, précise-t-il, est la coexistence pacifique de "deux Etats indépendants, démocratiques et prospères: Israël et un Etat palestinien viable et contigu", avec El-Qods comme "capitale partagée".
Le texte mentionne, comme un des "paramètres" d'une solution négociée, "un retrait complet et par étapes des forces de sécurité israéliennes, qui mettra fin à l'occupation commencée en 1967 (...) dans un laps de temps raisonnable, qui ne devra pas dépasser la fin de l'année 2017".
Dans ce sens, l'ambassadeur palestinien à l'ONU Riyad Mansour, a tenu à préciser que les Palestiniens "ne ferment pas la porte à la poursuite de négociations", y compris "avec les Américains s'ils le souhaitent", pour modifier ce texte et afin d'éviter un veto américain.
S'exprimant pour la première fois lundi devant l'assemblée des Etats membres de la Cour pénale internationale (CPI), M. Mansour a confirmé la volonté des Palestiniens de rejoindre "au moment opportun" la CPI, afin d'y mettre Israël en accusation pour crimes de guerre à Ghaza.
Les Palestiniens ont aussi en réserve d'autres initiatives. Par exemple, demander au Conseil de soutenir la candidature de la Palestine, actuellement Etat observateur non membre, comme Etat membre à part entière des Nations unies. Le projet de résolution palestinien fait référence à cette perspective.


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