Le Parlement européen a voté, hier, à une large majorité une résolution pour la reconnaissance de l'Etat palestinien. L'Union européenne a, de son côté, retiré le Hamas palestinien de la liste des organisations terroristes. Le Parlement européen (PE) a adopté, hier en milieu de matinée, à une écrasante majorité une résolution appelant à la reconnaissance de l'Etat palestinien. Par 498 voix pour, 88 contre et 11 abstentions, le PE appelle les Etats de l'Union européenne à reconnaître l'Etat palestinien. La résolution lancée au départ par le groupe des sociaux chrétiens avait donné lieu à un vif débat au sein de l'Institution européenne, avant d'être révisée sur des aspects de contenu politique et de langage diplomatique. Cependant, la résolution réaffirme l'essentiel : le droit à un Etat palestinien dans ses frontières de 1967, Jérusalem comme capitale pour les deux pays Palestine et Israël et droit à la sécurité d'Israël. Le vote de la résolution intervient au même moment où le Conseil européen (Chefs d'Etat et de gouvernement) décide de retirer le mouvement palestinien «Hamas» de la liste des organisations terroristes. L'on sait que les opposants à la reconnaissance d'un Etat palestinien, dont les USA comme chef de file, estiment que la reconnaissance de l'Etat palestinien doit être l'aboutissement des négociations israélo- palestinienne. Malheureusement, les négociations entamées en 1993 ou «processus d'Oslo» ont produit plus de colonisation de la Palestine, plus de violence et plus de désespoir chez les palestiniens. C'est pourquoi la résolution du Parlement européen ajoute que la reconnaissance de l'Etat palestinien va de paire avec les négociations. À l'évidence, l'argument israélo- américain qui consiste à donner la priorité aux négociations avant la reconnaissance de l'Etat palestinien est, au point de vue des règles élémentaires du droit, une «incongruité», pour ne pas dire un déni de logique du concept même de négociations. Comment peut-on mener une médiation (discussion et négociation) entre deux parties en niant l'existence même d'une des parties, en l'occurrence la partie palestinienne. Sous quelle qualité juridique reconnue internationalement, le chef palestinien va-t-il parapher et signer un accord diplomatique et politique ? En gros, nier le statut d'Etat à la Palestine et lui accorder le droit de signer en qualité d'Etat est une aberration juridique et un mensonge politique. Parce que Israël aura toute la légitimité de remettre en cause à l'avenir toute signature ou paraphe des palestiniens en arguant que «l'Autorité palestinienne», signataire actuelle des accords de négociations, n'est pas au sens stricto juridique, l'expression d'un Etat qui représente tous les palestiniens. Pour donner aux négociations force de droit, contenu politique engageant une nation, la reconnaissance de l'Etat palestinien est incontournable. Auquel cas, les négociations de paix ne seront que leurre, tricherie et injustice envers un peuple agressé, colonisé et meurtri aux yeux de la Communauté internationale. Rappelons aussi, que Mahmoud Abbas vient de décider de demander un statut de membre à part entière de la Palestine à l'Onu. Il se donne deux ans pour y arriver. A charge pour Israël et ses alliés, notamment les Usa de saisir l'offre de Mahmoud Abbas pour parvenir à une solution à deux Etats palestinien et Israélien vivant en paix et en sécurité.