Les reproches que fait l'UE à Israël, la construction de colonies dans et autour d'Al-Qods. Pour les « 28 », les nouvelles constructions annoncées à Al-Qods pourraient mettre en péril la continuité territoriale du futur Etat palestinien et rendre de ce fait impossible qu'Al-Qods soit la capitale des deux Etats. Les sanctions ? Le Vieux continent, qui veut à « tout prix éviter que le conflit israélo-palestinien devienne un conflit religieux », pense dans l'immédiat à l'étiquetage des produits fabriqués dans les implantations, les supermarchés européens, la limitation de la coopération avec Israël dans divers domaines et des restrictions sur l'accord de libre-échange. « Le processus ne fait que commencer », indique à la presse un diplomate européen, soulignant que « le processus de paix manque d'horizons politiques et qu'il n'y a pas d'alternative à un Etat palestinien ». « Si l'on suppose que les Palestiniens vont proposer une motion au Conseil de sécurité en janvier afin d'appeler à de nouvelles négociations basées sur des paramètres et des dates butoir bien définis. Si l'on suppose aussi que les Etats-Unis exerceront leur droit de veto. On peut imaginer que beaucoup de pays européens arriveront à la conclusion que les négociations dirigées par le secrétaire d'Etat américain, John Kerry, n'iront nulle part », affirme Hugh Lovatt, coordinateur Israël-Palestine au Conseil européen des relations internationales. « Ce que la Suède a fait semble être l'option la plus attrayante dans l'espoir de parvenir à une solution à deux Etats », ajoute-t-il. Un acte que le Parlement espagnol s'apprête à suivre aujourd'hui avec son vote d'une résolution pour la reconnaissance d'un Etat palestinien. Le Royaume-Uni et l'Irlande ont déjà approuvé des résolutions similaires le mois dernier. L'Assemblée nationale française ne veut pas être en reste. Elle votera le 28 de ce mois sur une proposition non contraignante des députés socialistes invitant Paris à reconnaître un Etat palestinien. Les autres membres de l'UE pourraient faire autant. Des parlementaires belges ont appelé les autorités à emboîter le pas à la Suède. « La Belgique se grandirait à jouer un rôle précurseur au sein de l'Union européenne en reconnaissant dès maintenant l'Etat de Palestine et apporter ainsi une pierre à l'édifice de la paix entre Palestiniens et Israéliens », affirment ces parlementaires, qui ont participé, début novembre, à une mission en Palestine et en Israël. Federica Mogherini, la chef de la diplomatie européenne, qui estime qu'il faut un Etat palestinien, entamera sous peu des discussions avec chacun des pays membres de l'Union sur une possible reconnaissance. En Israël, le gouvernement de Netanyahu, sûr de l'appui américain, annonce l'ouverture d'un débat ministériel sur le controversé projet de loi consacrant Israël comme un Etat juif. Un projet « irresponsable » qui ne manquera pas de mettre de l'huile sur le feu à une situation déjà « explosive ». Selon certains députés, si ce texte « provocateur » passe, il ouvrira la voie à la promulgation de lois racistes contre les Arabes qui deviendront des citoyens de seconde zone.