La Jordanie a mené mercredi des raids aériens contre les positions de l'Organisation autoproclamée Etat islamique (Daech), suite à l'exécution d'un pilote jordanien, fermement condamnée par la communauté internationale. Aussitôt après l'annonce de l'exécution du pilote, Maaz al-Kassasbeh des centaines de Jordaniens sont descendus mercredi dans la rue pour dénoncer ce crime et demander de venger le pilote. L'armée jordanienne et le roi Abdallah II de Jordanie ont promis de venger la mort du pilote. "Le sang du martyr Maaz al-Kassasbeh ne sera pas vain et la riposte de la Jordanie et de son armée (...) sera sévère", a dit le roi lors d'une réunion des hauts responsables de la sécurité du royaume. Le meurtre du pilote "va unir les Jordaniens (...) et donnera la légitimité populaire à la participation de la Jordanie dans la coalition internationale", a estimé l'auteur jordanien Fahd Khitan. "La Jordanie va mener une guerre à outrance pour protéger nos principes et nos valeurs (...) Nous serons à l'affût de cette bande de criminels", écrit jeudi de son coté, le journal gouvernemental Al-Raï. La Jordanie, qui fait partie de la coalition internationale contre Daech dirigée par les Etats-Unis, mène habituellement des raids en Syrie où s'était écrasé en décembre l'avion du pilote Maaz al-Kassasbeh avant qu'il ne soit capturé par l'EI. Dans une première mesure de représailles, la Jordanie avait exécuté mercredi l'irakienne Sajida al-Rishawi, condamnée à mort pour des attentats meurtriers en 2005 à Amman, et Ziad Karbouli, un responsable irakien d'Al-Qaïda. L'exécution du pilote jordanien ( brûlé vif par l'EI), a provoqué l'indignation des capitales du monde. L'Algérie a condamné "énergiquement" l'exécution du pilote al-Kassasbeh, qualifiant cet acte terroriste de "barbare". Un acte "contraire à l'islam et à toutes les valeurs de l'humanité", a affirmé le nouveau roi saoudien Salmane. Les autres monarchies arabes du Golfe ainsi que l'Iran l'ont aussi condamnée. Le Japon, encore sous le choc de l'exécution de ses deux ressortissants, a dénoncé un meurtre "ignoble". Le Conseil de sécurité a condamné "la brutalité" de l'EI. L'institution islamique sunnite Al-Azhar a réclamé la "crucifixion" des membres de l'EI. La Maison Blanche a pour sa part, dénoncé la "barbarie" du groupe armé Etat islamique et l'ONU a qualifié ce meurtre "d'acte effroyable". Depuis l'annonce de la participation en septembre de Jordanie aux frappes menées en Syrie contre l'EI dans le cadre de la coalition internationale menée par les Etats-Unis, des voix s'étaient élevées dans le royaume pour prévenir les autorités qu'elles prenaient des risques pour la sécurité intérieure.