Le ministre de l'Industrie et des Mines Abdesselam Bouchouareb a évoqué lundi à Alger la possibilité d'introduire en bourse les nouveaux groupes industriels, rappelant la démarche du gouvernement visant à diversifier les sources de financement de l'économie nationale. Interrogé par la presse sur une éventuelle entrée en bourse des 12 groupes industriels nés de la reconfiguration du secteur public marchand industriel, le ministre a indiqué que l'objectif du gouvernement était d'encourager les entreprises à trouver d'autres moyens de financement pour réaliser leurs investissements. Il a exprimé dans ce contexte le souhait de voir "chaque année des dizaines d'entreprises entrer en bourse" soulignant l'impératif pour les nouveaux groupes industriels de s'orienter vers le marché financier afin même de garantir leur pérennité et contribuer ainsi à la croissance économique. Lors de la cérémonie de la mise en place de ces groupes et la nomination de leurs managers, M. Bouchouareb a affirmé que cette démarche visait à rendre le marché national une destination "privilégiée" de l'investissement afin de diversifier l'économie nationale et de se substituer aux importations. La nouvelle organisation du secteur public marchand industriel, qui a donné lieu à la naissance de ces groupes, "fait partie des réformes majeures destinées à impulser les croissances visées pour l'économie nationale, et pour l'industrie en particulier", a précisé le ministre lors de la cérémonie. Selon lui, le nouveau schéma, inscrit dans le plan d'action du Gouvernement pour la période 2014-2019, permettra au secteur public marchand industriel de jouer un rôle de "moteur de croissance" et de densification des activités industrielles, ajoutant que les secteurs d'activités ciblés sont stratégiques et peuvent contribuer fortement au développement de l'économie nationale et de porter sa croissance. Dans ce sens, le ministre a précisé que les investissements de ces groupes seraient orientés vers les domaines d'activités où l'Algérie importe le plus. Défendant cette stratégie, le ministre a assuré qu'elle intervient dans un contexte marqué par la stabilité du pays notamment sur les plans économique, financier et juridique en relation avec le monde de l'entreprise. Au sujet de l'impact socio-économique de cette restructuration, il a indiqué que des milliers d'emplois seraient sauvegardés, créés et pérennisés, tout en assurant que les intérêts des travailleurs seraient "préservés". S'adressant aux nouveaux managers des groupes, M. Bouchouareb a lancé: "votre première tâche, outre la consolidation du périmètre de chacun des groupes, est de réformer le mode de gouvernance pour introduire une nouvelle forme créatrice de valeurs". Evoquant le nouveau système de rémunération de ces dirigeants, le ministre a souligné que son département avait obtenu l'accord du Conseil des participations de l'Etat (CPE) pour aligner leurs salaires sur ceux d'autres groupes publics à l'instar de Sonelgaz et Sonatrach. Par ailleurs, M. Bouchouareb a souligné que les conseils d'administration des nouveaux groupes allaient être composés, entre autres, de banquiers et d'experts pour les accompagner dans la prise de décisions concernant leurs investissements. Présent à cette cérémonie, le Secrétaire général de l'Union générale des travailleurs Algériens (UGTA) Abdelmadjid Sidi Saïd, a salué la volonté de l'Etat de hisser "l'Algérie au rang des pays émergents" à travers cette nouvelle stratégie. "Je suis convaincu qu'en 2015, nous amorçons le cheminement vers le développement économique", a-t-il encore estimé.