Les managers des 12 groupements industriels ont une totale autonomie de gestion et la liberté d'initiative, et leurs salaires seront alignés sur ceux de Sonatrach et Sonelgaz, a annoncé, hier, à Alger, le ministre de l'Industrie et des Mines, Abdessalam Bouchouareb, lors de la conférence de presse animée en marge de la cérémonie d'installation des 12 nouveaux groupes industriels publics. Ces managers signeront un contrat de « performance » avec l'Etat fixant « des objectifs chiffrés à atteindre dans la production et les résultats », a ajouté Bouchouareb, précisant que « le manager aura la liberté d'utiliser tous les moyens possibles pour atteindre les objectifs tracés » dans le cadre de ce contrat. S'agissant de la dépénalisation de l'acte de gestion, « le gouvernement est aujourd'hui en train de l'étudier pour réellement rassurer et sécuriser le gestionnaire ». « Mais là, on ne parle pas des délits ou des fautes graves », a soutenu le ministre. Toutefois, « les actes délictueux relèvent du pénal, que ce soit dans le public ou le privé. Il faut séparer les deux choses », a-t-il souligné, assurant que « le gestionnaire dans son acte de gestion sera protégé autant que possible ». Dans ce sens, il a rappelé que l'Algérie a souscrit à des accords internationaux qu'elle doit respecter. Interrogé sur la liberté de procéder à une compression des personnels, le ministre a répondu que « la gestion du sureffectif dans certaines entreprises est en voie de résolution ». A titre indicatif, il a cité le cas des départs à la retraite qui ne seront plus remplacés et l'externalisation de certaines activités. « Les syndicats du secteur acceptent aujourd'hui cette donne pour faire vivre l'entreprise », a affirmé le ministre. Pour Bouchouareb, « la contrainte imposée par la baisse des prix du pétrole nous a convaincus de la nécessité de préparer le pays à autre chose ». Les 12 groupes orientés vers le marché financier Par ailleurs, le ministre a annoncé que des experts et au moins un banquier siègeront au conseil d'administration de chaque groupe au lieu d'un représentant du ministère des Finances. La mission de ce banquier, selon lui, est d'« évaluer, d'adopter et d'orienter la stratégie des investissements et du développement de l'entreprise ». Interrogé sur une éventuelle entrée en Bourse des 12 groupes industriels nés de la reconfiguration du secteur public marchand industriel, il a indiqué que l'objectif du gouvernement était d'encourager les entreprises à trouver d'autres sources de financement pour réaliser des investissements. Il a, en outre, souligné l'impératif pour les nouveaux groupes de s'orienter vers le marché financier afin de garantir leur pérennité et de contribuer ainsi à la croissance économique. Pour le ministre, la finalité est de trouver d'autres financements, non pas sur les budgets de l'Etat, mais sur l'épargne de l'Etat qui se trouve dans les banques et dans la Bourse. « Il ne faut plus compter sur l'Etat pour financer l'économie, car il a d'autres missions », a-t-il noté. Abordant les privatisations, Bouchouareb a rappelé que cette option est destinée aux entreprises qui n'entrent pas dans les objectifs stratégiques du gouvernement. Autre solution envisagée : le partenariat public-privé, en citant l'exemple du partenariat Renault-SNVI qui, selon lui, « est une entreprise autonome qui relève de la réglementation privée et qui obéit aux règles du code du commerce ».