Le président du Conseil européen, Donald Tusk, envisage un sommet extraordinaire consacré à l'immigration clandestine, après le dramatique naufrage d'un chalutier de migrants en Méditerranée qui aurait fait près de 700 morts. "J'ai parlé avec le Premier ministre (maltais Joseph) Muscat après les morts tragiques en Méditerranée. Je vais poursuivre les discussions avec les dirigeants européens, la Commission et le service diplomatique de l'UE sur la façon de remédier à la situation", a indiqué M. Tusk sur son compte Twitter. "Il prendra une décision sur la possible tenue d'un sommet extraordinaire, après ces consultations", a ajouté son porte-parole, Preben Aamann. Le Premier ministre italien Matteo Renzi avait réclamé un tel sommet européen d'urgence, de préférence avant la fin de la semaine prochaine alors qu'une réunion d'urgence entre ministres de l'Intérieur et des Affaires étrangères de l'UE doit avoir lieu dans les prochains jours à une date non encore fixée. La Commission européenne, qui prépare une nouvelle stratégie sur l'immigration qui doit être adoptée mi-mai, a souligné que "des vies humaines sont en jeu, et l'Union européenne dans son ensemble a l'obligation morale et humanitaire d'agir". "Tant que les pays d'origine et les pays de transit ne prendront pas des mesures pour éviter ces traversées désespérées, des gens continueront à mettre leur vie en péril. Une grande partie de notre approche est de travailler avec les pays tiers", a insisté l'exécutif européen. Ainsi la chef de la diplomatie de l'UE, l'Italienne Federica Mogherini, a annoncé que la question sera à l'agenda de la réunion des ministres des Affaires étrangères de l'UE lundi à Luxembourg. "Je vais présenter une série de propositions concernant la Libye, une des principales routes du trafic illégal de migrants", a-t-elle indiqué. Les chefs de la diplomatie des 28 doivent notamment discuter de l'assistance éventuelle de l'UE à un gouvernement d'unité nationale actuellement en pourparlers en Libye, seule garantie à leurs yeux de stabilité et de réconciliation politique, et seul moyen d'endiguer le flot de migrants alors que les passeurs profitent du chaos ambiant. Appel de l'ONU pour un partage de la charge des réfugiés Le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon a appelé dimanche la communauté internationale à partager la prise en charge des réfugiés, après le naufrage en Méditerranée d'un bateau avec 700 migrants. M. Ban, qui s'est dit "choqué et profondément attristé" par l'annonce du naufrage, dans la nuit de samedi à dimanche au large des côtes libyennes, d'un chalutier qui aurait fait près de 700 morts, "appelle la communauté internationale à la solidarité et au partage de la charge face à cette crise", selon un communiqué publié par son porte-parole. Les garde-côtes italiens ne confirment pas ce chiffre de 700, mais précisent que ce chalutier de 20 mètres de long "est en capacité de transporter plusieurs centaines de personnes". L'Union européenne (UE), sommée d'en faire plus depuis des jours et à chaque nouveau drame, a annoncé qu'elle allait réunir ses ministres des Affaires étrangères et de l'Intérieur pour prendre des mesures.