Des commerçants mozabites ont observé jeudi un mouvement de grève en fermant leurs boutiques dans plusieurs quartiers d'Alger pour protester contre les violences enregistrées depuis quelques jours dans la wilaya de Ghardaïa, a constaté un journaliste de l'APS. Ces fermetures sont observées notamment à la rue Chaïb-Ahmed (ex-Tanger) à Alger-centre, à l'avenue Mohamed V ou encore à Bir-Mourad-Raïs et aux quartiers El Afia, Ruisseau et Bab El Oued. ''Ce mouvement de protestation a débuté mercredi dernier et ne va s'interrompre que samedi prochain'', a indiqué un commerçant d'origine ibadite rencontré à El Afia. La plupart des commerçants ibadites installés dans les artères principales d'Alger ont accroché des écriteaux appelant à mettre fin à l'effusion de sang dans la vallée du M'zab, exprimant leur solidarité avec les familles des personnes décédées ou blessées dans cette région. "Nous demandons la sécurité", indiquent entre autres slogans ces affiches collées sur les rideaux (baissés) des magasins, appelant par ailleurs à l'arrêt de la violence dans les villes du M'zab. A Bir Mourad Raïs, les citoyens se sont déclarés surpris par cette grève à laquelle ils ne sont pas habitués, et à ce type de comportant des commerçants ibadites, traditionnellement très concentrés sur leur travail, et qui ''ne ferment pratiquement jamais'', selon un habitant. L'appel à la grève est moins suivi dans les quartiers où les commerçants ibadites sont moins nombreux. A Alger, les commerçants originaires du M'zab sont spécialisés dans la quinquaillerie-droguerie, la plomberie-robinetterie, de pièces détachées automobiles ou encore la distribution d'articles ménagers. Les commerçants d'Alger ont répondu à un appel à la tenue d'une grève nationale lancé à l'adresse de l'ensemble des commerçants issus de la wilaya de Ghardaïa, en guise de "protestation contre l'assassinat de citoyens innocents et la destruction des biens et propriétés publiques et privées".