La nouvelle Stratégie technique mondiale contre le paludisme sera au centre de la troisième conférence internationale sur le financement du développement international prévue lundi dans la capitale éthiopienne, Addis Abeba. Selon un communiqué de l'ONU dont l'APS a obtenu une copie vendredi, les dirigeants mondiaux examineront lors de la cette Conférence la nouvelle Stratégie technique mondiale contre le paludisme 2016-2030 validée par l'Assemblée mondiale de la Santé et "Action et Investissement pour vaincre le paludisme" 2016-2030 (AIM), pour un monde sans paludisme du Partenariat Roll Back Malaria. Ces deux documents offrent à la fois une assistance technique et un cadre d'action et d'investissement pour atteindre les objectifs ambitieux d'élimination du paludisme énoncés dans les prochains Objectifs de développement durable (ODD) des Nations Unies. Cette nouvelle vision globale sera officiellement lancée lors d'un événement spécial sur le financement du paludisme convoqué par le Premier ministre éthiopien Hailemariam Dessalegn. Conjointement, les deux documents présentent les stratégies techniques nécessaires pour réduire encore le fardeau du paludisme, tout en déterminant le niveau des investissements et actions collectives nécessaires pour atteindre les cibles 2030 de réduction de 90% de l'incidence et des décès liés au paludisme û comparé à 2015 û et d'élimination de la maladie dans 35 pays additionnels. Grâce aux progrès de la lutte contre le paludisme atteints depuis l'an 2000, la mortalité due au paludisme a baisée de 58% et plus de 6,2 millions de décès dus au paludisme ont été évités entre 2001 et 2015. Cependant, le paludisme demeure une cause et conséquence majeure de la pauvreté et de l'inégalité dans le monde entier. La maladie freine le développement économique, compromet la sécurité alimentaire empêche les enfants d'aller à l'école, et entrave la capacité des systèmes nationaux à répondre efficacement aux menaces à la sécurité sanitaire, d'après le communiqué de l'ONU. Lors de l'annonce de cette nouvelle vision globale, le secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon a déclaré : "Atteindre les objectifs internationaux de lutte contre le paludisme de 2030 permettra non seulement de sauver des millions de vies, mais également de réduire la pauvreté et de créer des sociétés plus équitables regroupant des personnes en meilleure santé. Garantir une réduction et une élimination continue du paludisme produira des bénéfices pour des communautés entières, les entreprises, l'agriculture, les systèmes de santé et les familles". "Investir pour atteindre les nouvelles cibles 2030 de lutte contre le paludisme, permettra d'éviter presque 3 milliards de cas de contamination et de sauver plus de 10 millions de vies. Si nous pouvons atteindre ces cibles, le monde pourrait générer un montant stupéfiant de 4.000 milliards de dollars US de production économique additionnelle sur la période 2016-2030", a indiqué de son côté, Dr. Fatoumata Nafo-Traoré, Directeur exécutif du Partenariat Roll Back Malaria. L'Organisation mondiale de la santé (OMS) estime à 214 millions le nombre de personnes atteintes de paludisme en 2015, parmi lesquelles 472.000 en sont mortes dont une majorité d'enfants africains de moins de cinq ans.