L'envoyé spécial de l'ONU pour la Syrie, Staffan De Mistura, poursuivait jeudi ses efforts diplomatiques pour un large soutien diplomatique afin de trouver une issue politique à la crise qui secoue le pays, alors que l'armée syrienne a réalisé des avancés considérables sur le terrain en s'emparant de plusieurs localités des mains des insurgés. Dans ce sens, M. De Mistura, qui s'est rendu mardi à Téhéran, a abordé la crise syrienne avec le chef de la diplomatie iranienne Mohammad Javad Zarif ainsi que le vice-ministre des Affaires étrangères, Hussein Amir Abdollahian. Pendant sa visite, M. De Mistura a examiné les derniers développements de la question syrienne avec le chef de la diplomatie iranienne M. Zarif qui a indiqué que la solution pacifique est la seule issue à la crise, en mettant l'accent sur la nécessité de lutter contre le terrorisme, ont rapporté des médias. "Pendant ces réunions, M. De Mistura a souligné qu'une solution politique au conflit élaborée par la Syrie est urgente et a échangé des points de vue sur la façon d'engager le processus politique, avec le soutien du Conseil de sécurité", a rapporté la porte parole de M. De Mistura, Jessy Chahine. L'envoyé spécial a entamé en mai dernier une série de consultations avec les parties syriennes en conflit pour commencer des négociations directes afin de parvenir à résoudre la crise. Avancée de l'armée syrienne sur le terrain Sur le terrain, l'armée syrienne, soutenue par le Hezbollah libanais, s'est emparé de la région de Darb Kalasseh ainsi que de l'intégralité des vergers des plaines situées à proximité de la ville de Zabadani, au nord-ouest de la capitale, Damas, et près des frontières libanaises. Une route importante qui relie Zabadani à des villes proches est également tombée entre les mains de l'armée syrienne, deux semaines après que les forces gouvernementales ont lancé une campagne pour reprendre la ville aux insurgés. La veille, l'armée syrienne et le Hezbollah avaient resserré l'étau emprisonnant les rebelles radicaux à Zabadani, et s'étaient emparés de plusieurs voies d'approvisionnement et d'autres points vitaux dans les plaines à proximité de la ville. M. de Mistura, s'est dit vivement préoccupé par le sort des civils dans cette ville, alors que les autorités syriennes disent frapper des positions de l'organisation autoproclamée Etat islamique (Daech-EI). Depuis le 11 juillet, ces bombardements ont coûté la vie à 136 civils, dont 25 enfants et 22 femmes, dans région nord-est d'Alep, principalement à Al-Bab, selon un nouveau bilan de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). Le conflit en Syrie, qui a débuté par des manifestations pacifiques réprimées dans le sang, a fait plus de 230.000 morts depuis mars 2011. La situation humanitaire demeure dans l'urgence L'Organisation des Nations unies pour l'agriculture et l'alimentation (FAO) et le Programme alimentaire mondial (PAM) ont indiqué que,"quelque 9,8 millions de personnes en Syrie souffrent d'insécurité alimentaire, dont 6,8 millions à un niveau grave, nécessitant une aide alimentaire extérieure." "Le secteur agricole du pays est anéanti par le conflit. Une aide d'urgence des donateurs est nécessaire pour veiller à ce que les agriculteurs puissent affronter la prochaine campagne de semis de céréales qui démarrera en octobre", assure Dominique Burgeon, un responsable de la FAO. Malgré l'amélioration de la production agricole de la Syrie cette année, essentiellement grâce aux pluies, elle demeure toutefois largement inférieure à ses niveaux d'avant la crise, ont--elles estimé. Les familles dépensent plus de la moitié de leurs revenus pour se nourrir, et parfois davantage dans des villes comme Sweida, Alep et Hama. Par Ramdane TAMANI