Le Parlement européen a approuvé jeudi les mesures d'urgence proposées par le président de la Commission Jean-Claude Juncker pour mieux répartir l'accueil des réfugiés entre les Etats membres ainsi que sa proposition de créer un mécanisme de répartition permanent et contraignant. Dans une résolution adoptée à Strasbourg à une large majorité, les députés européens ont dénoncé un "manque de solidarité regrettable des gouvernements envers les demandeurs d'asile" et se sont dits prêts, le moment venu, à donner leur aval législatif "au moyen d'une procédure accélérée" au projet présenté mercredi par M. Juncker devant le Parlement à Strasbourg. Lors de son premier discours sur l'état de l'Union, largement dominé par la pire crise migratoire en Europe depuis 1945, le président de la Commission avait exhorté les Etats membres à se répartir d'urgence l'accueil de 160.000 réfugiés, déjà sur le sol européen. "Ceci doit être fait de façon obligatoire", avait-il prôné, pour ne pas laisser "l'Italie, la Grèce et la Hongrie se débrouiller seules". M. Juncker avait également préconisé qu'après ces mesures d'urgence, "un mécanisme de relocalisation permanent" et contraignant soit adopté. Dans leur résolution adoptée à Strasbourg par 432 voix pour, 142 contre et 57 abstentions, les eurodéputés ont apporté leur "soutien" à ces initiatives et réclamé une "clé de répartition équitable et obligatoire" entre Etats membres. Dans son discours, M. Juncker avait également pressé les Etats membres d'adopter une liste commune de pays tiers considérés comme "sûrs", afin de faciliter le traitement des demandes d'asile. Sur ce point, les parlementaires ont souhaité que cette liste "n'aille pas à l'encontre du principe de non-refoulement et du droit d'asile de chacun". Les députés ont déploré que les migrants "n'aient pas d'autre option que le recours à des passeurs et à des itinéraires dangereux pour trouver une protection en Europe", jugeant "urgent" que les Etats membres mettent en place "des voies sûres et légales", notamment "des couloirs humanitaires et des visas humanitaires". Enfin, le Parlement européen a appelé à la tenue d'une "conférence internationale", associant l'Union européenne et ses membres ainsi que l'ONU, les Etats-Unis, les Etats arabes et des ONG internationales, afin de traiter de toutes ces questions.