Un communiqué conjoint algéro-ougandais a été rendu public mercredi à l'issue de la visite d'Etat effectuée par le Président ougandais, Yoweri Kaguta Museveni, en Algérie, dont voici le texte intégral: "A l'invitation de son excellence M. Abdelaziz Bouteflika, Président de la République Algérienne Démocratique et Populaire, S.E.M Yoweri Kaguta Museveni, Président de la République d'Ouganda, a effectué une visite d'Etat en Algérie du 18 au 21octobre 2015. Le Président Yoweri Kaguta Museveni était accompagné de M. Philemon Mateke, Vice-ministre des Affaires étrangères chargé de la Coopération régionale et de d'autres hauts responsables gouvernementaux. Cette visite traduit la volonté commune de l'Algérie et de l'Ouganda de renforcer leurs liens traditionnels d'amitié, de solidarité et de coopération. Au cours de cette visite, le Président Bouteflika a eu, avec S.E.M Yoweri Kaguta Museveni, des entretiens approfondis et fructueux sur différentes questions d'intérêt commun aux plans bilatéral, régional et international. Les discussions se sont tenues dans une atmosphère cordiale et fraternelle. Au plan bilatéral, les deux dirigeants ont passé en revue l'état de la coopération dans tous les domaines et examiné les moyens de diversifier et de renforcer davantage la coopération. Ils ont réitéré leur engagement à renforcer la coopération entre les deux pays et ont mis l'accent sur la nécessité de réactiver la Commission mixte de coopération. A cet égard, ils ont relevé l'existence de nombreuses opportunités de coopération dans divers domaines tels que l'enseignement supérieur, la formation professionnelle, la défense et la sécurité, le pétrole et le gaz. Au plan régional et international, les deux dirigeants ont confirmé leurs positions communes sur les principales questions régionales et internationales d'intérêt commun et réaffirmé leur engagement de maintenir l'esprit de concertation qui a toujours caractérisé les relations entre l'Algérie et l'Ouganda. A cet égard, et tout en se félicitant du rôle de l'Union Africaine dans le règlement pacifique des conflits dans le Continent, le Président Bouteflika et le Président Museveni ont fait part de leur préoccupation face à la persistance de certains foyers de tension et de crises en Afrique qui ont eu un effet négatif sur le processus de son développement économique et social. Les deux Présidents ont réitéré leur soutien aux efforts de l'Union Africaine dans la recherche de solutions africaines aux problèmes africains et réaffirmé la nécessité d'oeuvrer en faveur du développement économique et social du Continent, notamment, dans le cadre du Nouveau Partenariat pour le Développement de l'Afrique (NEPAD), qui demeure un programme servant de modèle adéquat pour la résolution des défis multidimensionnels de l'Afrique. Le Président Bouteflika et le Président Museveni ont souligné la nécessité d'oeuvrer en faveur de l'opérationnalisation de l'architecture de paix et de sécurité africaine (APSA) à travers la mise en place de la Force Africaine en Attente (FAA) et de la Capacité Africaine de Réaction Immédiate aux Crises (CARIC). Ils se sont félicités, à cet égard, de la coopération sécuritaire prometteuse qui se développe dans la région du Sahel, notamment, dans le cadre du Processus de Nouakchott. Le Président Bouteflika et le Président Museveni ont, également, exprimé leur préoccupation face aux menaces croissantes des actes terroristes en Afrique. Tout en condamnant le terrorisme sous toutes ses formes et manifestations, les deux dirigeants ont convenu d'unir leurs efforts dans la lutte contre ce problème. Les deux leaders ont relevé, avec préoccupation, la prolifération des groupes terroristes, du trafic de drogue et de la circulation illicite des armes dans leurs régions respectives et réaffirmé leur engagement à conjuguer leurs efforts en vue de combattre ces fléaux qui menacent la sécurité et la stabilité du Continent. Les deux dirigeants ont exprimé leur soutien aux efforts de l'Union Africaine visant à combattre le groupe terroriste Boko Haram, à travers, notamment le mandat accordé à la Force Multinationale Mixte. Ils ont exprimé leur solidarité avec les pays qui font face à ce fléau. A cet égard, le Président Bouteflika et le Président Museveni ont souligné le rôle important du Centre Africain d'Etudes et de Recherches sur le Terrorisme (CAERT) et du Comité des Services de Renseignement et de Sécurité Africains (CISSA). Ils ont, également, réitéré leur engagement à oeuvrer davantage en faveur de l'adoption de la Convention Globale sur le Terrorisme International et du Protocole portant criminalisation de paiement de rançons aux groupes terroristes. Concernant la situation au Mali, les deux Présidents se sont félicités de la signature à Bamako, le 15 Mai 2015, par le gouvernement malien et les mouvements du nord de l'Accord de paix et de réconciliation. Ils ont exprimé, à cet égard, leur plein soutien à cet accord qui préserve les intérêts de toutes les parties maliennes dans l'unité et la souveraineté de l'Etat malien. Ils ont, également, exhorté la communauté internationale à apporter son appui total à la mise en oeuvre de l'accord et à assister le Mali dans ses efforts pour réaliser le développement économique et social. Le Président Museveni s'est félicité du rôle de l'Algérie dans la conduite de la médiation internationale qui a permis la conclusion de l'accord et pour son engagement continu en faveur de la paix et de la réconciliation au Mali. Abordant la situation en Libye, le Président Bouteflika et le Président Museveni ont exprimé leur profonde préoccupation face à la détérioration de la situation sécuritaire dans ce pays et ses répercussions sur l'Afrique du Nord et la région du Sahel. Ils ont, en outre, appelé les parties libyennes, à l'exception des groupes terroristes reconnus en tant que tels par les Nations Unies, à s'engager loyalement et de bonne foi dans le dialogue initié par le Représentant Spécial du Secrétaire Général de l'ONU pour la Libye, M. Bernardino Léon, en vue de parvenir à une solution politique qui préserve l'unité, l'intégrité du territoire, la stabilité du pays et la cohésion de son peuple. Les deux Présidents ont appelé toutes les parties libyennes à accepter l'accord présenté par le Représentant Spécial du Secrétaire Général de l'ONU portant sur la formation d'un gouvernement d'union nationale. Le Président Museveni s'est félicité des efforts de l'Algérie et a émis le souhait que les parties libyennes parviennent à adopter un accord de règlement définitif de la crise libyenne. S'agissant de la question du Sahara Occidental, les deux dirigeants ont réitéré leur soutien aux efforts du Secrétaire Général de l'ONU, M. Ban ki-moon et de son Envoyé Spécial, M. Christopher Ross, en vue de parvenir à un règlement juste et durable de ce conflit fondé sur l'exercice par le peuple du Sahara Occidental de son droit inaliénable à l'autodétermination et à l'indépendance à travers un référendum libre, juste et impartial. Les deux leaders ont, en outre, exprimé leur satisfaction quant à la nomination de Son Excellence M. Joaquim Chissano, ancien Président du Mozambique, en tant qu'Envoyé Spécial de l'Union Africaine pour le Sahara Occidental. Ils ont exhorté le Conseil de Sécurité des Nations Unies à prendre toutes les décisions nécessaires pour trouver une solution définitive au conflit du Sahara Occidental. Les deux Présidents ont affirmé la nécessité de la reprise des négociations directes entre le Royaume du Maroc et le Front Polisario, sous les auspices des Nations Unies. Les deux Chefs d'Etat ont réaffirmé leur soutien au processus de transition politique en cours au Burkina Faso ainsi qu'aux efforts de médiation menés par la Communauté Economique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO), qui ont permis de réinstaller les institutions de transition et mettre ainsi en échec le ''coup de force'' commis dans ce pays le 17 septembre 2015. Ils ont appelé l'ensemble des acteurs burkinabé à faire preuve de retenue et de respecter l'intérêt du peuple burkinabé afin de permettre le retour à l'ordre constitutionnel. Le Président Bouteflika et le Président Museveni ont salué l'accord de paix signé, en septembre 2015, par les parties en conflit au Soudan du Sud qui met fin aux hostilités qui ont éclaté en décembre 2013 et ont exhorté les deux antagonistes à respecter les termes dudit accord pour permettre l'instauration d'une paix définitive et durable. A cet égard, le Président Bouteflika a félicité le Président Museveni pour son rôle actif dans le cadre de la médiation conduite par les pays de l'Autorité Inter-gouvernementale pour le Développement (IGAD) qui a permis la conclusion de cet accord après de longues et fastidieuses négociations. Le Président Bouteflika a, également, salué le rôle de l'Ouganda dans la recherche de solutions aux conflits en Afrique de l'Est et dans la région des Grands Lacs. Il a, en outre, exprimé son soutien aux efforts du Président Museveni, en sa qualité de chef de l'équipe de médiation est-africaine dans la crise burundaise, visant à trouver une solution politique aux différends existants entre les parties burundaises à travers un dialogue inclusif. Le Président Bouteflika a, par ailleurs, salué la contribution efficace de l'Ouganda à la Mission de l'Union Africaine en Somalie (l'AMISOM) et a condamné avec la plus grande rigueur l'acte terroriste odieux, perpétré le 1er septembre 2015, par le groupe terroriste Al-Shabab contre une base de l'AMISOM dans la ville somalienne de Janaale, qui a coûté la vie à plusieurs soldats ougandais. Le Président Museveni a informé le Président Bouteflika de la situation politique en Ouganda et notamment, des prochaines élections présidentielles dans son pays, prévues en février 2016. Le Président Bouteflika a exprimé son appréciation pour le leadership sage et éclairé du Président Museveni dans le rétablissement de la stabilité politique en Ouganda. S'agissant de la situation au Moyen-Orient, les deux dirigeants ont réitéré leur soutien à un règlement juste et durable du conflit israélo-palestinien, consacrant le droit du peuple palestinien à la création d'un Etat indépendant. Les deux dirigeants ont plaidé en faveur d'une réforme profonde de l'Organisation des Nations Unies et réitéré leur attachement au consensus d'Ezulwini pour une participation plus large et active des pays africains au processus de prise de décision au niveau du Conseil de Sécurité de l'ONU. Pendant son séjour, son excellence le Président Yoweri Museveni a été convié à un banquet d'Etat et a visité le Monument des Martyrs à El-Hamma, la Raffinerie de Sidi Rzine à Alger, l'Académie Militaire de Cherchell et la Firme des Frères Chabi à Blida. Son Excellence Museveni a, également, rencontré le Premier ministre, Abdelmalek Sellal et le président de l'Assemblée Populaire Nationale, Mohamed Larbi Ould Khelifa ainsi que les représentants des étudiants ougandais en Algérie. A la fin de la visite, Le Président Museveni a remercié vivement le Président Abdelaziz Bouteflika et le peuple algérien pour l'accueil chaleureux et l'hospitalité fraternelle qui lui ont été réservés, ainsi qu'à la délégation qui l'a accompagnée depuis leur arrivée à Alger. Il a, également, adressé une invitation à son excellence Abdelaziz Bouteflika à l'effet d'effectuer une visite d'Etat en Ouganda, à une date à convenir par le canal diplomatique. L'invitation a été acceptée avec plaisir".