Plusieurs partis politiques ont salué dimanche l'annonce par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, du projet de révision constitutionnelle notamment en ce qui concerne la mise en place d'un mécanisme indépendant de surveillance des élections et l'élargissement du rôle de l'opposition parlementaire. Dans des déclarations à l'APS en marge d'une cérémonie organisée au Palais du peuple (Alger) à l'occasion du 61ème anniversaire du déclenchement de la Révolution du 1er novembre, des chefs de partis ont formé le voeu de voir le message du président de la République traduit sur le terrain afin de consolider les institutions de l'Etat et de consacrer une véritable démocratie en Algérie. Le secrétaire général du parti du Front de libération nationale (FLN), Amar Saadani a estimé que les "partis politiques doivent se mettre d'accord sur la composante et le rôle de la commission indépendante de surveillance des élections" évoquée samedi par le Président Bouteflika dans son message à la Nation. M. Saadani a assuré que son parti était pour la "présence de personnalités indépendantes, de représentants de partis politiques et de la société civile dans la composante de la commission" affirmant que les portes de la commission restent ouvertes devant les personnes intéressées. Il a, en outre, salué l'élargissement du rôle de l'opposition parlementaire dans la saisine du Conseil constitutionnel à propos des lois adoptées par le Parlement, affirmant que M. Bouteflika a "honoré ses engagements quant à l'édification d'un Etat civil". Le porte-parole du RND, Seddik Chihab a estimé, pour sa part, que le président de la République a accordé à l'opposition ainsi qu'à la majorité "toutes les garanties" pour se mobiliser, chacune de son côté, au service de l'Algérie. L'instauration d'un mécanisme indépendant de surveillance des élections constitue un acquis précieux de la démocratie en Algérie, a-t-il dit, ajoutant que sa composante "est soumise au débat et à l'enrichissement par tous". Le message traduit l'engagement du président à "construire une Algérie stable pour mettre en place des institutions fortes qui servent la démocratie", ce qui permettra de gagner la bataille du développement, a-t-il enchaîné. De son coté, Smail Saïdani, membre dirigeant du parti "Jil Djadid" a souligné que la décision du président Bouteflika d'"instaurer un mécanisme indépendant de surveillance des élections" constitue un "acquis" qui permettra de concrétiser la démocratie et d'organiser des élections "intègres où la décision revient au peuple". La décision d'instaurer cette commission figure parmi les revendications de l'opposition, a-t-il rappelé, soulignant que cette commission devrait inclure des "personnalités indépendantes et compétentes". S'agissant de l'élargissement du rôle de l'opposition parlementaire, le responsable estime que le nombre des députés habilités à saisir le Conseil constitutionnel concernant les lois adoptées par le parlement devrait être revu à la baisse. Pour sa part, le président du Front de l'Algérie nouvelle (FAN), Djamel Benabdessalem qualifie le message du président de la République de "rassurant", ajoutant qu'il doit être "concrétisé sur le terrain". Pour ce qui est de la mise en place d'un mécanisme indépendant de surveillance des élections, il a estimé que son aboutissement exige "une volonté politique des autorités d'organiser des élections libres et intègres", soulignant que ce mécanisme doit être "indépendant de l'administration et des partis politiques". Par ailleurs, le premier secrétaire national du Front des forces socialistes (FFS), Mohamed Nebou a estimé, dans un entretien téléphonique avec l'APS, que le message du président de la République n'énonce que les "grandes lignes" du projet de révision de la Constitution ajoutant que son parti "attend les prochaines étapes" pour afficher sa position. "Tout processus vers le changement en faveur de la consolidation de la démocratie doit, incontestablement, passer par l'élargissement du débat autour du consensus national", a-t-il estimé. Insistant sur le raffermissement du dialogue entre acteurs politiques et socio-économiques et l'élargissement du débat autour du consensus national aux citoyens, M. Nebbou a rappelé que son parti a toujours appelé à une Assemblée constituante pour la révision de la Constitution. Le président du Mouvement de la société pour la paix (MSP), Abderzak Mokri, a précisé sur sa page Faceboock que l'annonce par le président Bouteflika de la mise en place d'un mécanisme indépendant de surveillance des élections "prouve que le président de la République a pris connaissance des revendications de l'opposition" ajoutant que l'une des revendications de l'opposition consistait en la mise en place d'une "instance indépendante permanente qui prenne en charge tout le processus électoral". Le Secrétaire général de l'Alliance nationale républicaine (ANR), Belkacem Sahli a estimé que le message du président de la République était "historique" soulignant qu'il avait "abordé toutes les questions qui préoccupent l'opinion publique". Contactés par l'APS, d'autres partis politiques ont préféré attendre la réunion de leurs principales structures pour donner leur impressions à ce sujet. Dans son message adressé à la Nation, le président de la République a annoncé que le projet de révision de la Constitution contribuerait à l'instauration d'une démocratie apaisée. Outre la mise en place d'un mécanisme indépendant de surveillance des élections, le président Bouteflika a annoncé que "l'opposition parlementaire sera dotée de moyens à même d'assumer un rôle plus actif, y compris par la saisine du Conseil constitutionnel.